Albert Willemetz

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Albert Willemetz
Nom de naissance Albert Lucien Willemetz
Naissance
Paris (17e) (Seine)
Décès (à 77 ans)
Marnes-la-Coquette (Seine-et-Oise)
Activité principale librettiste, lyriciste, scénariste
Style Opérettes, comédies musicales, revues, chansons
Activités annexes Directeur du théâtre des Bouffes-Parisiens, Président de la SACEM et de la CISAC, créateur du Comité du Cœur
Lieux d'activité Paris
Années d'activité 1913-1964

Œuvres principales

Phi-Phi (1918)
Mon homme (1920)
Dédé (1921)
Ta bouche (1922)
Là-haut (1923)
Félicie aussi (1939)

Albert Willemetz est un librettiste, lyriciste et scénariste français, né le à Paris (17e) et mort le à Marnes-la-Coquette (Seine-et-Oise).

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'Édouard Albert Willemetz, courtier d'assurances, et de Jeanne Juliette Louise de Taillandier, Albert Willemetz naît le dans le 17e arrondissement de Paris[1].

Considéré comme un des pères de « l’opérette moderne » au XXe siècle, il imagine des constructions nouvelles où souffle un air de liberté au sortir de la Première Guerre mondiale. Il impose également dès les années 1920 le terme et la technique des « lyrics »[2], désignant les paroles chantées des comédies musicales imaginées après la composition, contrairement aux livrets d'opéra et d'opérette sur lesquels le compositeur adaptait jusqu'alors sa musique[3].

Auteur de plus de 90 revues pour le théâtre et le Casino de Paris, il écrivit de nombreux sketchs et ses chansons furent extrêmement populaires : Mon homme (de la pièce homonyme), Dans la vie faut pas s'en faire (de l'opérette Dédé), C'est une gamine charmante (de l'opérette Phi-Phi), Sous les palétuviers (de l'opérette Toi, c'est moi), Valentine, Ramona, Est-ce que je te demande, Ah ! Si vous connaissiez ma poule, Amusez-vous, Félicie aussi, Cette p'tite femme-là[4]etc..

Au total, il composa (souvent « sur mesure ») plus de 3 000 chansons, interprétées par les vedettes de l'époque.

Il écrivit également les livrets et les lyrics de plus de 100 opérettes et comédies musicales et plusieurs revues avec son grand ami Sacha Guitry qui lui dédicacera son dernier film (Les trois font la paire) et avec l’auteur et scénariste André Mouëzy-Éon[5],

Un grand nombre de ses opérettes ont été transposées ou adaptées au cinéma, pour lequel il écrivit parallèlement plusieurs scénarios originaux dont J'ai quelque chose à vous dire avec Fernandel, Gagne ta vie avec Victor Boucher et La Bande à Bouboule (1931) avec Georges Milton, Il est charmant (1932) avec Henri Garat, Toi, c'est moi (1936) et de nombreuses chansons.

Albert Willemetz a successivement été secrétaire de Georges Clemenceau avec qui il travailla au ministère de l'Intérieur[6], directeur du théâtre des Bouffes-Parisiens pendant trente ans, président de la SACEM à la Libération et président de la CISAC en 1956. Il a fondé en 1951 le « Comité du cœur », fonds de secours d’utilité publique pour les artistes dans le besoin.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Albert Willemetz a été marié deux fois[1] :

  • avec Thérèse Élisabeth Marie Despras (1889-1919), épousée le 16 octobre 1911 à Paris (17e)[7] ; le couple a un fils, Gérard (1915-1985) ;
  • avec Jeanne Truchot (1895-1976), épousée le 22 février 1921 à Versailles[8] ; le couple a trois enfants : Serge (1922-1994), Claude (1924-1983) et Jean-Pierre (1925-1968).

Il a également eu une fille, Betty (1936-2010), de sa liaison de longue durée avec Mary Simona[9],[10].

Postérité[modifier | modifier le code]

La chanson Mon homme (1920), popularisée par Mistinguett et adaptée l'année suivante en anglais sous le titre My Man par le dramaturge Channing Pollock, a été reprise par de nombreux artistes à travers le monde, dont Billie Holiday (1952), Barbra Streisand dans le film Funny Girl (1965), Sarah Vaughan (1967), Colette Renard (1997), Nicole Martin (2010), Lea Michele dans la série Glee (2011) et Carmen Maria Vega dans la comédie musicale Mistinguett, reine des années folles (2014).

Œuvre[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • 1913 : Les Petites Entravées (Fantaisies-Parisiennes)
  • 1918 : Phi-Phi (Bouffes-Parisiens)
  • 1919 : Le Joli Joker ou Rapatipapoum (Édouard-VII)
  • 1921 : Dédé (Édouard VII)
  • 1922 : Ta bouche (Daunou)
  • 1923 : Madame (Daunou)
  • 1923 : Là-haut (Bouffes-Parisiens)
  • 1924 : Troublez-moi (Bouffes-Parisiens)
  • 1924 : En chemyse (Bouffes-Parisiens)
  • 1925 : Riri (Daunou)
  • 1925 : J'adore ça (Daunou)
  • 1925 : Quand on est trois (Capucines)
  • 1925 : Trois jeunes filles nues (Bouffes-Parisiens)
  • 1926 : Passionnément (Michodière)
  • 1926 : J'aime (Bouffes-Parisiens)
  • 1927 : Le Diable à Paris (Marigny)
  • 1927 : Venise (Marigny)
  • 1928 : Flossie (Bouffes-Parisiens)
  • 1928 : Coups de roulis (Marigny)
  • 1928 : Yes (Capucines)
  • 1929 : Arsène Lupin banquier (Bouffes-Parisiens)
  • 1930 : Madame de Pompadour (Marigny)
  • 1930 : Robert le Pirate (Châtelet)
  • 1930 : Sidonie Panache (Châtelet)
  • 1930 : Couchette n°3 (Capucines)
  • 1930 : Good News (Palace)
  • 1930 : Les Aventures du roi Pausole (Bouffes-Parisiens)
  • 1931 : Nina Rosa (Châtelet)
  • 1932 : La Pouponnière (Bouffes-Parisiens)
  • 1932 : Azor (Châtelet)
  • 1932 : La Tulipe noire (Gaîté-Lyrique)
  • 1933 : Rose de France (Châtelet)
  • 1933 : Un soir de réveillon (Bouffes-Parisiens)
  • 1933 : La du Barry (Porte-Saint-Martin)
  • 1934 : Le Bonheur, Mesdames ! (Bouffes-Parisiens)
  • 1934 : Au temps des Merveilleuses (Châtelet)
  • 1934 : La Créole (nouvelle version, Marigny)
  • 1934 : Florestan Ier, prince de Monaco (Variétés)
  • 1935 : Toi, c'est moi (Bouffes-Parisiens)
  • 1935 : Simone est comme ça (Bouffes-Parisiens)
  • 1935 : Pour ton bonheur (Bouffes-Parisiens)
  • 1935 : Un coup de veine (Porte-Saint-Martin)
  • 1935 : Au soleil du Mexique (Châtelet)
  • 1935 : Les Joies du Capitole (Madeleine)
  • 1935 : Trente et quarante (Bouffes-Parisiens)
  • 1937 : Billie et son équipe (Mogador)
  • 1937 : Trois valses (Bouffes-Parisiens)
  • 1937 : Camille ou Tu seras gendarme (Madeleine)
  • 1937 : Le Chant du tzigane (Châtelet)
  • 1938 : Les Petites Cardinal (Bouffes-Parisiens)
  • 1938 : Le Flirt ambulant (Michel)
  • 1938 : Balalaïka (Mogador)
  • 1938 : Yana (Châtelet)
  • 1938 : Rien qu'un baiser (Bouffes-Parisiens)
  • 1939 : Mes amours (Marigny)
  • 1942 : Les Cent Vierges (nouvelle version, Apollo)
  • 1942 : Valses de France (Châtelet)
  • 1945 : Pantoufle (Capucines)
  • 1947 : Andalousie (Gaîté Lyrique)
  • 1947 : La Grande-duchesse (nouvelle version, Monte-Carlo)
  • 1948 : La Maréchale Sans-Gêne (Châtelet)
  • 1948 : Quatre jours à Paris (Bobino)
  • 1949 : La Reine des valses (Champs-Élysées)
  • 1950 : Annie du Far West (Châtelet)
  • 1951 : Colorado (Gaîté-Lyrique)
  • 1952 : Tout pour elles (Bouffes-Parisiens)
  • 1956 : La Quincaillière de Chicago (ABC)

Cinéma[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Lyriciste[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Acte no 600 (vue 13/31), registre des naissances du 17e arrondissement pour l'année 1887, Archives numérisées de la Ville de Paris (avec mentions marginales des décès et unions).
  2. Christophe Mirambeau, Albert Willemetz, un regard dans le siècle, éditions La Rampe, 2005, pp. 37-61.
  3. La-haut sur le site de l'ECMF.
  4. Seconde version d'une chanson de Félix Mortreuil et d'Henri Christiné composée en 1898.
  5. Albert Willemetz et André Mouëzy-Éon sur le site du Fonds Albert-Willemetz.
  6. « Biographie d'Albert Willemetz », sur dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net (consulté le ).
  7. Acte no 2106 (vue 15/31), registre des mariages du 17e arrondissement pour l'année 1911, Archives numérisées de la Ville de Paris.
  8. Acte no 117 (vue 62/373), registre des mariages de la Ville de Versailles pour l'année 1921, Archives départementales des Yvelines (avec mention du décès de Thérèse Despras).
  9. Christophe Mirambeau, op. cit., pp. 30-31.
  10. Mary Simona sur le site de l'ECMF
  11. Télé 7 jours n°239, 17 octobre 1964, page 80[source insuffisante].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :