Claude Olievenstein

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Claude Olievenstein

Biographie
Nom de naissance Sami Olievensztein
Naissance
Berlin
Décès
15e arrondissement de Paris
Sépulture Cimetière parisien de BagneuxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité Française
Thématique
Profession PsychiatreVoir et modifier les données sur Wikidata

Claude Olievenstein (né Sami Olievensztein le à Berlin et mort le dans le 15e arrondissement de Paris[1]) est un psychiatre français qui s'est spécialisé dans le traitement de la toxicomanie. On le surnommait le « psy des toxicos »[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

L'enfance[modifier | modifier le code]

Ses parents, Maurice Olievenstein et Leni Gold[3], tailleurs juifs, fuient l'Allemagne nazie pour se réfugier en France. Claude Olievenstein échappera par deux fois aux camps de concentration. La première en fuyant l'Allemagne, et la deuxième en refusant de porter l'étoile juive comme l'ordonnait l'occupant allemand[4].

Son frère aîné, Armand Olivennes, est également psychiatre, mais il est surtout connu comme auteur de poésies (il est le père de François (en) et Denis Olivennes).

Claude Olievenstein fait ses études en psychiatrie à Paris. Il fait une partie de sa formation à l'asile de Charenton avec le Dr Henri Baruk qui a la particularité d'être opposé à l'utilisation des neuroleptiques, les interdisant même dans son service. Son expérience comme interne à Villejuif en 1965 le révolte contre le système, les normes qui, selon lui, maintiennent l'individu dépendant au lieu de guérir[5]. Il décide de soutenir sa thèse de psychochimie[5] sur le LSD[4].

Sa vie prend un nouveau tournant[5], il essaie les différentes drogues, le LSD ainsi que les « brownies » (comprimés hallucinogènes) et fréquente le milieu hippie pour comprendre ce qui pousse les toxicomanes à prendre ces substances qui les détruisent lentement.

Il milite aux Jeunesses communistes avant d'en être exclu ; il devient un des dirigeants de l'Union des étudiants juifs de France[4],[6].

Il meurt le à l'âge de 75 ans d'une maladie de Parkinson invalidante, et est inhumé au cimetière parisien de Bagneux (division 65).

Son livre Naissance de la vieillesse[5] en 1999 est consacré à cette maladie qui l'oblige à prendre sa retraite en juin 2001[7].

Le médecin[modifier | modifier le code]

Il est un des premiers en France à s'intéresser aux traitements de toxicomanes. Dans ce but, il fonde en 1971 le Centre médical Marmottan. C'est un centre d'accueil, d'orientation et de soins pour les toxicomanes non alcooliques[5]. Grâce à lui, Marmottan est devenu une référence internationale où nombre de spécialistes se sont formés. Son approche repose sur une prise en charge institutionnelle et psychothérapeutique inspirée par la psychanalyse.

En 1977, il a dit[8] : « Il n'y a pas de drogués heureux ».

Avant que le fléau du SIDA ne soit identifié, il était vivement opposé au traitement par méthadone et aux dérives sectaires de certaines communautés « thérapeutiques », bien qu'il ait participé activement à la création de l'association « Le Patriarche » au côté de Lucien Engelmajer ; il était aussi opposé à la vente libre des seringues[4]. Il considérait que, d'une certaine façon, les communautés thérapeutiques mal gérées par des non-professionnels étaient de nouvelles formes d'aliénation. Il change d'avis en 1984, au début de l'épidémie de sida en France et se prononce pour la dépénalisation du cannabis, mais réfute les bienfaits de la méthadone[8]. Il reproche aux substituts, méthadone, Subutex (buprénorphine), leur caractère accoutumant qui peut en faire un traitement à vie[9],[10].

En 1987, Claude Olievenstein est nommé professeur associé d'anthropologie à l'université de Lyon[4].

Publications[modifier | modifier le code]

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Le groupe de rock Les Olivensteins, qui a notamment produit le morceau Je suis fier de ne rien faire en 1979, lui doit son nom.

Ils lui doivent aussi leur séparation, le médecin s'opposant à l'utilisation de son nom, faisant ainsi capoter la signature du groupe avec Barclay et annuler leur concert au Palace en décembre 1979.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Claude Olievenstein, le « psy des toxicos » est mort », sur Nouvel Observateur (consulté le ).
  3. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992
  4. a b c d et e « Nécrologie de Roudinesco, décembre 2008 », sur Le Monde (consulté le ).
  5. a b c d et e « Claude Olievenstein », sur Le Monde (consulté le ).
  6. « Lutte contre les drogues: la mort d'Olievenstein », sur Relatio Europe (consulté le ).
  7. « Ouest », sur La Croix (consulté le ).
  8. a et b « Claude Olievenstein, l'homme qui a changé l'approche de la toxicomanie », sur L'Express (consulté le ).
  9. Assemblée nationale - Rapport du 15 avril 2005.
  10. « Phénomènes émergents liés aux drogues », sur Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies.

Liens externes[modifier | modifier le code]