David Graeber

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David Graeber
David Graeber en 2015
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 59 ans)
VeniseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université d'État de New York à Purchase (en)
Université de Chicago
Phillips AcademyVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoint
Nika Dubrovsky (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Idéologie
Socialisme libertaire (en), socialisme libertaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Mouvements
Directeur de thèse
Site web
Distinctions
Bourse Fulbright
Bread and Roses Award (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enregistrement vocal
Œuvres principales
Pour une anthropologie anarchiste, Dette : 5000 ans d’histoire, Toward an Anthropological Theory of Value (d), Bureaucratie, l’utopie des règles, Direct Action: An Ethnography (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de David Graeber
Signature

David Graeber, né le à New York (États-Unis) et mort le à Venise (Italie), est un anthropologue et militant anarchiste américain, théoricien de la pensée libertaire nord-américaine et figure de proue du mouvement Occupy Wall Street.

Évincé de l'université Yale en 2007, David Graeber, « l’un des intellectuels les plus influents du monde anglo-saxon » selon le New York Times[1], est ensuite professeur à la London School of Economics[2]. Il est notamment le théoricien du « bullshit job ».

Biographie[modifier | modifier le code]

David Graeber (à gauche) en lors d'une manifestation pour le droit des immigrants à Union Square à New York.

Les parents de Graeber sont des intellectuels juifs autodidactes de la classe ouvrière à New York[3]. Ruth Rubinstein, sa mère, travaille dans le secteur de l'habillement ; elle s'implique dans la vie culturelle au point de jouer le rôle principal dans une comédie musicale des années 1930, Pins & Needles, organisée par le Syndicat international des travailleuses du vêtement. Kenneth Graeber, son père, est affilié à la Ligue des jeunes communistes au collège. Il participe à la révolution espagnole à Barcelone et combat dans la guerre civile espagnole. De retour au pays, il travaille comme imprimeur sur des machines offset.

David Graeber grandit à New York, dans un immeuble d'appartements coopératif décrit par le magazine Business Week comme « imprégné de politique radicale ». Il est animé par les idées anarchistes depuis l'âge de 16 ans, selon une interview qu'il donne à The Village Voice en 2005[4]. Il participe activement à la protestation contre le Forum économique mondial à New York en 2002. Il est aussi membre du syndicat Industrial Workers of the World (IWW).

Il se lance dans des études en anthropologie, et fait son terrain à Madagascar. Il écrit une thèse de doctorat sur The Disastrous Ordeal of 1987: Memory and Violence in Rural Madagascar.

David Graeber est chargé de cours d'anthropologie à l'université Yale jusqu'à ce que l'université cesse de renouveler son contrat en , ce qui suscite une controverse à cause du soupçon de motivation politique à cette éviction[réf. nécessaire]. Il obtient comme indemnité de départ de pouvoir prendre une « année sabbatique » durant laquelle il donne un cours d'introduction à l'anthropologie culturelle et un autre intitulé Direct Action and Radical Social Theory. Puis de 2007 à 2013 il occupe un poste de maître de conférences (reader) au sein du département d'anthropologie de l'université de Londres[5]. Il est ensuite professeur à la London School of Economics.

Il est l'auteur de Pour une anthropologie anarchiste (Fragments of an Anarchist Anthropology) et Towards an Anthropological Theory of Value: The False Coin of Our Own Dreams. En 2011, il publie une monographie intitulée Dette : 5000 ans d'histoire, aux éditions Les liens qui libèrent (Debt: the First Five Thousand Years). Dans cet ouvrage, où il s'inspire notamment des thèses d'Alfred Mitchell-Innes, il soutient que le système du troc n'a jamais été utilisé comme moyen d'échange principal durant 5 000 ans d'histoire.

En , il publie l'article On the Phenomenon of Bullshit Jobs dans lequel il émet l'hypothèse qu'une proportion significative des emplois sont considérés par ceux qui les occupent comme inutiles, voire comme nuisibles[6]. Cette hypothèse donne lieu à une enquête approfondie qui débouche sur le livre Bullshit jobs (Bullshit jobs: A Theory). Il envisage le revenu de base comme un moyen de disjoindre le travail du revenu et ainsi de lutter contre ces « jobs à la con »[7].

En , il se rend entre autres avec Janet Biehl au Rojava (Kurdistan de Syrie) afin de se documenter sur l'expérience en cours d'auto-gouvernement. Ce voyage donne lieu à des visites d’écoles, de conseils communaux, d’assemblées de femmes, de coopératives nées de la « révolution du Rojava »[8].

En 2015, il publie Bureaucratie (The Utopia of Rules: On Technology, Stupidity, and the Secret Joys of Bureaucracy) où il soutient que les entreprises privées sont tout aussi bureaucratiques que le service public, voire le sont davantage, et que la bureaucratie est un fléau du capitalisme moderne. Selon lui, « il faut mille fois plus de paperasse pour entretenir une économie de marché libre que la monarchie de Louis XIV »[9],[10].

En 2018, il donne sa lecture du mouvement des Gilets Jaunes en France selon laquelle celui-ci serait le signe de la déliquescence du système politico-financier actuel, qui valorise bien plus les métiers inutiles (bullshit jobs) liés à l'oligarchie managériale et financière que les métiers du care[11]. La même année, il publie le livre Bullshit Jobs: A theory[12].

Il annonce avoir terminé l'écriture du livre Au commencement était…, écrit avec David Wengrow (en) en , qui est publié de manière posthume, en 2021.

David Graeber a été marié avec Nika Dubrovsky, artiste et écrivaine. Ensemble, ils ont lancé le « Museum of Care » (Musée du soin), un espace partagé de communication et d'interactions sociales nourrissant les valeurs de solidarité, de soin et de réciprocité. Selon le site web de David Graeber : « L'objectif principal du Musée du Soin est de créer et d'entretenir les relations sociales »[trad. 1],[13]. Le concept de Museum of Care a été développé par Graeber et Dubrovsky dans leur article « Le Musée du Soin : imaginer le monde après la pandémie »[trad. 2], publié dans Arts Of The Working Class en avril 2020[14]. Dans cet article, Graeber et Dubrovsky imaginent un futur post-pandémique, où de vastes surfaces d'espaces de bureaux et d'institutions conservatrices sont transformées en « campus universitaires, centres sociaux et hôtels pour les personnes ayant besoin d'un abri »[trad. 3],[14]. Ils ajoutent : « Nous pourrions appeler ces espaces «Musée du Soin», précisément parce qu'il s'agit d'espaces qui ne glorifient aucun type de production, mais qui plutôt fournissent l'espace et les moyens de créer des relations sociales et d'imaginer des formes entièrement nouvelles de relations sociales. »[trad. 4],[14].

David Graeber meurt subitement le à Venise des suites d'une nécrose pancréatite. Le , il avait pourtant annoncé dans une vidéo qu'il n'était certes pas très en forme mais qu'il se sentait de mieux en mieux[15],[16],[17].

Reconnaissance par les activistes et chercheurs[modifier | modifier le code]

Selon la sociologue Kate Burrell, l’œuvre de Graeber « promeut des points de vue anarchistes du changement social, que la gauche ne croit pas tout à fait possibles, mais qui sont pourtant vécus au sein des mouvements sociaux tous les jours » et que son travail « offre un éclairage poétique sur les réalités quotidiennes de la vie des militants, promeut ouvertement l'anarchisme, et est une célébration pleine d'espoir de ce qui peuvent réaliser de relativement petits groupes de personnes engagées qui vivent leur vérité en toute transparence »[18].

Dans le Journal of the Royal Anthropological Institute, Hans Steinmüller décrit Graeber et son co-auteur Marshall Sahlins comme « deux des plus importants penseurs anthropologiques contemporains » et que leurs contributions à la théorie anthropologique de la royauté représentent une « référence de la théorie anthropologique »[19].

Pour Tom Penn[20], David Graeber « était un véritable radical, un pionnier dans tout ce qu'il faisait. L'œuvre inspirante de David a changé et façonné la façon dont les gens interprètent le monde […]. Dans ses livres, sa curiosité constante, son esprit de recherche, son regard ironique et acéré sur les idées reçues transparaissent. Il en va de même, par-dessus tout, de sa capacité unique à imaginer un monde meilleur, issu de sa propre humanité profonde et constante. […]. Sa perte est incalculable, mais son héritage est immense. Son œuvre et son esprit survivront. »

Pour Le Monde, il est l’un des intellectuels les plus en vue de la gauche radicale anglo-saxonne du début de siècle, en tant que figure du mouvement Occupy Wall Street et aussi comme professeur d’anthropologie à la London School of Economics (LSE)[21]. Son éditeur français, Henri Trubert, considère qu’il était un « penseur d’une amplitude exceptionnelle, iconoclaste et original comme il y en a peu. » Pour l’économiste à succès Thomas Piketty, « il avait une capacité remarquable à embrasser un sujet jusqu’à l’os et à déconstruire les vérités établies. (…) Son ouvrage sur la dette est un monument de finesse et d’érudition anthropologique et historique ». Pour Thomas Coutrot, « c'était un dynamiteur d’évidences »[21].

Dette. 5 000 ans d’histoire[modifier | modifier le code]

Dette est la première monographie historique majeure de David Graeber. Karl Schmid, l'un des créateurs de la revue Anthropologica de la Société canadienne d'anthropologie, décrit Dette comme « un livre inhabituel qui pourrait devenir le livre d'anthropologie le plus lu du grand public au XXIe siècle ». Il ajoute qu'il sera difficile pour Graeber ou pour qui que ce soit d'autre de surpasser ce livre en termes de popularité, acquise notamment grâce à une attente et un désir particulièrement nets de la part de ses lecteurs. Schmid a comparé Dette à Guns, Germs and Steel de Jared Diamond et The Art of Not Being Governed de James C.Scott pour son vaste spectre ainsi que ses multiples implications. Cependant, Schmid émet quelques réserves quant à la longueur particulièrement marquée du livre, ainsi que sur le fait que Graeber aborde de nombreuses problématiques et d'exemples qu'il ne prend pas le temps de développer dans leur entièreté.

Le mouvement Occupy Wall Street[modifier | modifier le code]

En , le magazine Rolling Stone attribue à David Graeber le slogan du mouvement: « We are the 99 percent ». Graeber écrit dans The Democracy Project que ce slogan est une création collective. Rolling Stone ajoute qu'il aide à créer la première assemblée générale de l'histoire de la ville de New York, parvenant à rassembler une soixantaine de participants le . Il passe les six mois qui suivent à s'impliquer dans ce mouvement naissant, en facilitant l'organisation des assemblées générales, en assistant aux réunions de travail en collectif, puis en préparant les militants sur le plan légal à manifester de manière pacifique selon les principes de la NVR (résistance non violente). Quelques jours après l'établissement d'un camp de manifestants dans le Parc Zuccotti, il quitte New York pour Austin (Texas)[3].

Œuvre[modifier | modifier le code]

En anglais[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

Ci-dessous, figure seulement une sélection d'articles de David Graeber accessibles en ligne.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Ci-dessous, figurent uniquement les ouvrages de David Graeber non traduits en français.
  • (en) Lost People  : Magic and the Legacy of Slavery in Madagascar, Parlux, (ISBN 978-0-253-21915-2)
  • (en) Direct Action : An Ethnography, AK Press, (ISBN 978-1-904-85979-6)
  • (en) Revolutions in Reverse : Essays on Politics, Violence, Art, and Imagination, Autonomedia, , 120 p. (ISBN 978-1-57027-243-1)

En français[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

Ci-dessous, figure seulement une sélection d'articles de David Graeber accessibles en ligne.
  • « Les nouveaux anarchistes » [« The New Anarchists »] (Ce texte est une traduction de l'article paru dans le no 13 de New Left Review), sur racinesetbranches.wordpress.com (consulté le )
  • « L’Anarchisme, ou Le mouvement révolutionnaire du vingt-et-unième siècle », coécrit avec Andrej Grubacic, sur racinesetbranches.wordpress.com, (consulté le ), ,
  • « La démocratie des interstices : Que reste-t-il de l'idéal démocratique ? » (Cet article a servi de base au livre La démocratie aux marges), Revue du MAUSS, no 26,‎ , p. 41-89 (lire en ligne)
  • « "L'idée d'avoir une revendication unique ne parle à personne" : Entretien avec David Graeber » (propos recueillis par Jade Lindgaard, Nicolas Haeringer), Mouvements, no 70,‎ , p. 139-148 (lire en ligne)
  • « À quoi ça sert si on ne peut pas s’amuser ? » [« What’s the Point If We Can’t Have Fun ? »], Revue du MAUSS, no 45,‎ , p. 44-57 (lire en ligne)
  • « Comment changer le cours de l'histoire » [« How to change the course of human history… »], coécrit avec David Wengrow, sur legrandcontinent.eu, Le Grand Continent, (consulté le )
  • « Sur les rois », coécrit avec Marshall Sahlins (Cet article est une traduction de l'introduction au livre intitulé Sur les rois), sur legrandcontinent.eu, Le Grand Continent, (consulté le )

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Contributions à des ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

  • Collectif, La commune du Rojava : l'alternative kurde à l'État-nation, Syllepse, 2017, préf. Michael Löwy, Le Kurdistan libertaire nous concerne !, [lire en ligne].
  • Collectif, Éloge des mauvaises herbes, Paris, Les Liens qui libèrent, coll. « Poche », 2020

Notes et références[modifier | modifier le code]

Citations[modifier | modifier le code]

  1. The main goal of the Museum of Care is to produce and maintain social relationships.
  2. The Museum of Care : imagining the world after the pandemic.
  3. […] free city universities, social centers and hotels for those in need of shelter.
  4. We could call them « Museums of Care » - precisely because they are spaces that do not celebrate production of any sort but rather provide the space and means for the creation of social relationships and the imagining of entirely new forms of social relations.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Robert Maggiori, L’irréductible d’Occupy Wall Street, Libération, , texte intégral.
  2. Nicolas Weill, David Graeber : un soulèvement, sans apocalypse, Le Monde, , texte intégral.
  3. a et b (en) « Anarchist David Graeber Turned Hapless Rally Into Global Protest », sur bloomberg.com, (consulté le )
  4. (en) « Take It From the Top », Village Voice,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Dr David Graeber MA PhD sur le site de l'Université de Londres
  6. Vers une société de « jobs à la con » ?, Libération
  7. « David Graeber : le revenu universel, remède aux jobs à la con ? », sur socialter.fr (consulté le )
  8. « De retour du Rojava : impressions et réflexions », sur oclibertaire.free.fr (consulté le )
  9. David Graeber, l’indigné qui s’attaque à la bureaucratie libérale Politis,
  10. David Graeber, anthropologue : “Qui oserait nier l'impact international des Indignés ?” Télérama,
  11. « David Graeber : « Les “gilets jaunes” montrent combien le sol bouge sous nos pieds » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « David Graeber a montré que les inégalités ne sont pas une fatalité », sur L'Obs (consulté le )
  13. (en-US) « About Museum of Care – Museum Of Care » (consulté le )
  14. a b et c (en) Nika Dubrovsky et Graeber, David, « The Museum of Care: imagining the world after the pandemic », Arts Of The Working Class,‎ , p. 45-46 (lire en ligne [PDF])
  15. « L’Américain David Graeber, anthropologue des « bullshit jobs » et figure d’Occupy Wall Street, est mort », Le Monde, (consulté le )
  16. « David Graeber, l’anthropologue des « bullshit jobs » et d’Occupy Wall Street, est mort », L'Obs, (consulté le )
  17. (en) « David Graeber Dead: Anthropologist & Anti-Capitalist Thinker Behind ‘We Are the 99%’ Slogan Dies at 59 », (consulté le )
  18. (en) Kate Burrell, « Book Review: David Graeber, The Democracy Project: A History. A Crisis. A Movement », Sociology, vol. 48, no 5,‎ , p. 1066–1067 (ISSN 0038-0385, DOI 10.1177/0038038514543129, lire en ligne, consulté le )
  19. Steinmüller, Hans (2019) Book review: on kings by David Graeber and Marshall Sahlins. Journal of the Royal Anthropological Institute, 25 (2). p. 413-414
  20. (en) « 'Inspirational' activist author David Graeber dies », sur penguin.co.uk (consulté le )
  21. a et b « La mort de l’anthropologue David Graeber », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. Alexandre Chollier, « Dialoguer, imaginer… », Le Courrier,‎ , p. 2 (lire en ligne Accès payant)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles de presse[modifier | modifier le code]

  • Nicolas Weill, « David Graeber : un soulèvement, sans apocalypse », Le Monde, , texte intégral.
  • Gilles Anquetil, « Mais pourquoi voulez-vous payer vos dettes ? : Entretien avec David Graeber », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  • Marc-Olivier Bherer, « Occupy Wall Street, le legs », Le Monde, , texte intégral.
  • Robert Maggiori, « L’irréductible d’Occupy Wall Street », Libération, , texte intégral.
  • Irène Pereira, « Quand des activistes occupaient Wall Street », sur nonfiction.fr, .
  • Christophe Patillon, « Comme si nous étions déjà libres », Mediapart, , texte intégral.
  • Christophe Alix et Sylvie Serprix, « "La bureaucratie permet au capitalisme de s’enrichir sans fin" : Entretien avec David Graeber », Libération, no 10 703, samedi 17 et dimanche 18 octobre,‎ , p. 24-25 (lire en ligne)
  • Joseph Confavreux, Jade Lindgaard, « David Graeber: « La bureaucratie sert les intérêts des 1% » », Mediapart, , lire en ligne.
  • Eric Aeschimann, « David Graeber, l'anthropologue qui veut nous débarrasser de l'État », L'Obs, , [lire en ligne].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Auteur des ouvrages[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]