En famille (roman)

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En famille
Illustration d’Henri Lanos.
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Date de parution
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Nombre de pages
512 p.Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvre dérivée
Distinctions

En famille est un roman français d'Hector Malot publié à Paris, chez Ernest Flammarion, en [1].

Historique[modifier | modifier le code]

Ce roman a initialement paru en feuilleton dans le Petit Journal du [2], au [3]. Paru, la même année, en format volume grand in-8º jésus illustré[4], ce roman, est publié avec grand succès en [5], et reçoit un excellent accueil critique[6], et 35 000 exemplaires s’en vendront entre 1894 et 1911[7].

Sollicité de toutes parts de donner un pendant à Sans famille[a], Malot a donné à son roman un titre qui fait écho à celui à son roman de 1878[b]. La continuité avec Sans famille est établie par prolonge et aboutit la réflexion sociale amorcée dans Sans Famille[8]. Malot établit la continuité avec En famille en prolongeant et aboutissant la réflexion sociale amorcée dans Sans Famille[8].

Si la réception a été enthousiaste à l’époque de la parution[5], la critique universitaire actuelle d’inspiration bourdieusienne a relevé, derrière le discours volontariste de Malot[9], et le message social optimiste[8], le discours sexiste du système de règles sociales exigeant passivité et silence chez les personnages féminins face à un comportement actif et éloquent chez les personnages masculins à l’œuvre dans le texte[10].

Le travail d’illustration des nombreuses vignettes dans le texte et hors texte gravées sur bois d’après les dessins d’Henri Lanos a également été salué, à sa sortie[5].

Thématique[modifier | modifier le code]

Dernier roman pour la jeunesse qu’il ait fait publier du vivant de Malot[9], En famille est le cinquantième ouvrage d’un auteur, qui a milité pour les droits des enfants naturels et dénoncé, dans son œuvre, les conditions de travail, particulièrement celles des enfants[11], ou l’inégalité devant la maladie[12]. Dans la lignée des récits d’enfants à la recherche de leurs origines, ce roman familial et social se penche également sur la question sociale qui préoccupait beaucoup d’écrivains de l’époque[13].

Ce roman d’initiation narre le destin d’une jeune orpheline d’une douzaine d’années[9], Perrine[c], et retrace la vie et l’évolution d’un grand complexe industriel de la fin du XIXe siècle[15], calqué sur les usines Saint Frères à Flixecourt dans la Somme[16][d].

Résumé[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, la jeune Perrine a entamé, avec ses parents, un voyage de l’Inde vers la France pour tenter d’atteindre Maraucourt, où réside le riche grand-père Vulfran Paindavoine, qui a rompu toute relation avec son fils Edmond du jour où celui-ci a épousé la future mère de Perrine, l’Anglo-Indienne Marie Doressany.

Le roman commence avec l’arrivée, après la mort d’Edmond, de Marie et de Perrine à Paris, épuisées et sans argent. Très rapidement, Marie, exténuée par le voyage, est à l’article de la mort. Avant de mourir, elle révèle à Perrine que le vieux Vulfran aurait certainement recueilli son fils Edmond, mais qu’il aurait sans doute rejeté sa belle-fille et sa petite-fille car le vieil homme, qui a toujours été contre le mariage de ses parents, a toujours refusé d’avoir des relations avec la jeune Perrine.

À la mort de sa mère, Perrine restée seule et sans argent, réussit à se rendre à pied à Maraucourt où son grand-père, le vieux Vulfran, riche industriel du textile, bourru et inflexible avec les humbles, continue à diriger son empire industriel, sans cesser d’attendre le retour de son fils bienaimé Edmond. Craignant d’être rejetée, Perrine ne s’identifie pas et commence à travailler, sous le faux nom d’Aurélie, comme ouvrière dans l’usine de son grand-père.

Malgré l’état d’extrême indigence auquel la réduit le maigre salaire qu’elle perçoit, la détermination, l’esprit d’initiative et la loyauté de la jeune fille la font vite remarquer par le vieux Vulfran qui, devenu aveugle à la suite d’une cataracte, la promeut au rang de première interprète et traductrice de l’anglais, langue que lui a apprise sa mère, sans soupçonner qu’il s’agit de sa petite-fille. Celle-ci deviendra bientôt sa secrétaire personnelle.

Entretemps, le vieux Vulfran, qui poursuit ses recherches afin de retrouver son fils, finit par découvrir que son cher Edmond est mort, et tombe dans une grande dépression. Dans ces tristes moments, Perrine reste à ses côtés, en l’aidant à se remettre du terrible coup qu’il a reçu. Peu à peu, la jeune fille va conquérir l’affection de son grand-père, qui commence à soupçonner sa véritable identité. Après quelques investigations menées en secret, le grand-père découvre que la jeune fille qui l’a aidé dans ses moments de détresse et qu’il connait sous le nom d’« Aurélie » n’est autre que sa petite-fille, et finira par l’accueillir avec joie dans la famille. Par la suite, quand le grand-père aura retrouvé la vue après une opération de sa cataracte, il reconnaitra les traits de son fils perdu dans le visage de Perrine.

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Adaptations[modifier | modifier le code]

En famille a été adapté en série d’animation japonaise dans le cadre du World Masterpiece Theater, sous le nom de Perrine monogatari.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La forme narrative du récit à la première personne de Sans famille a cédé la place à la troisième personne, puisque le lectorat apprend dès le début du récit l’identité de l’héroïne[7].
  2. « En famille » est d’ailleurs le titre du dernier chapitre de Sans famille.
  3. Ce prénom a été emprunté par l’auteur à sa petite-fille, Perrine Mesple[14].
  4. Les noms ont été changés de Flixecourt en Maraucourt et Charles Saint en Vulfran Paindavoine[15].

Références[modifier | modifier le code]

  1. L’officier de l’état-civil : L. D., « Actes de naissance : « En famille » », Le Journal, Paris, vol. 2, no 452,‎ , p. 1 (ISSN 1246-5666, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  2. « Feuilleton du 13 août 1897 : En famille », Le Petit Journal, Paris, no 11188,‎ , p. 1 (ISSN 1256-0464, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  3. « Feuilleton du 11 octobre 1893 : En famille », Le Petit Journal, Paris, no 11247,‎ , p. 3 (ISSN 1256-0464, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. « Annonces », Le Temps, Paris, no 11894,‎ , p. 4 (ISSN 1246-5666, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  5. a b et c « Bibliographie », L’Album théâtral : journal spécial des théâtres et concerts, Paris, no 51,‎ , p. 2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  6. « Librairie », Le Temps, Paris, no 11894,‎ , p. 3 (ISSN 1246-5666, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  7. a et b Hector Malot, En famille : roman social, Amiens, Encrage, , 244 p. (ISBN 978-2-36058-933-3, OCLC 935248174, lire en ligne), p. 4.
  8. a b et c Hélène Charderon, « De l’homme machine à l’homme social, la ville industrielle dans Sans Famille et En Famille d’Hector Malot », Littérature(s) et industrie(s), Clermont-Ferrand, Université Clermont Auvergne, vol. 7, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. a b et c Yves Pincet, « Hector Malot, romancier de la jeunesse active et volontaire », Revue de littérature comparée (d) Voir avec Reasonator, Paris, no 304,‎ , p. 479-91 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Carmen McCarron, Sans famille et En famille : le discours sexiste d’Hector Malot, Calgary, The University of Calgary, , 127 p. (OCLC 1006983346, lire en ligne [PDF]).
  11. Myriam Kohnen, L’Enfant esclave dans l’œuvre d’Hector Malot : une figure ambivalente du roman naturaliste, Bruxelles, Peter Lang, , 171 p., 21 cm (ISBN 978-2-80761-477-2, OCLC 1240484521, lire en ligne).
  12. Thierry Lefebvre, « Un personnage d’Hector Malot », Revue d’Histoire de la Pharmacie, Paris, vol. 94, no 356,‎ , p. 525-6 (lire en ligne, consulté le ).
  13. Francis Marcoin, Hector Malot et le métier d’écrivain, Paris, Magellan, , 206 p., in-16 (ISBN 978-2-35074-141-3, OCLC 251890239, lire en ligne), p. 13.
  14. Amis du roman populaire, Le Rocambole : bulletin de l’Association des amis du roman populaire, t. 6-9, Amiens, Encrage, , 169 p. (ISBN 978-2-91234-906-4, OCLC 1016005000, lire en ligne), p. 18.
  15. a et b Dominique Lejeune, La France des débuts de la IIIe République : 1870-1896, Paris, Armand Colin, , 6e éd., 288 p., 21 cm (ISBN 978-2-20061-545-1, OCLC 951664829, lire en ligne), p. 117.
  16. François Lefebvre, Saint Frères, un siècle de textile en Picardie : 1828-1936, Amiens, Encrage, , 254 p., 25 cm (ISBN 978-2-91157-635-5, OCLC 53144109, lire en ligne), p. 216.
  17. « Ouvrage couronné par l’Académie », Revue des deux mondes, Paris, vol. 4, no 126,‎ , p. 12 (ISSN 0035-1962, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).

Édition[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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