Fortune de France

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Fortune de France
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Fortune de France est une fresque historique en treize volumes écrite par Robert Merle et parue de 1977 à 2003, année précédant celle de la mort de l'auteur. Le récit s'étend de 1547 jusqu’au début du règne personnel de Louis XIV.

Résumé[modifier | modifier le code]

La première partie (6 premiers tomes) est décrite à travers les yeux de Pierre de Siorac, jeune nobliau protestant de la région de Sarlat, dans le Périgord. Ses aventures le conduisent de Montpellier à Paris, avec son valet, Miroul, et son frère, Samson. Ils sont témoins de nombreux faits historiques marquants tels que le massacre de la Saint-Barthélemy, le règne d’Henri III et le couronnement d’Henri IV.

Son fils, Pierre-Emmanuel, devient le narrateur de la seconde partie (sept derniers tomes).

Personnages[modifier | modifier le code]

Dans cette section sont présentés tous les personnages mentionnés dans la saga et auquel un nom est attribué. Ils sont inscrits dans le seul paragraphe du tome de leur première apparition.

Tome 1 : Fortune de France[modifier | modifier le code]

  • Pierre de Siorac fictif - narrateur des sept premiers tomes
  • Baron de Fontenac - propriétaire voisin souhaitant acquérir Mespech, détesté par le populaire comme par l'élite de Sarlat, surnommé le Baron-Brigand
  • Monsieur de Sauve
  • Catherine de Médicis historique - reine consort de 1547 à 1559 et régente de France de 1560 à 1563
  • François de Siorac fictif - arrière-grand-père de Pierre de Siorac / prénom également donné au fils ainé de Charles de Siorac, héritier de Mespech
  • Charles de Siorac fictif - fils cadet de François de Siorac et grand-père de Pierre de Siorac, apothicaire
  • Samson de Siorac fictif - frère consanguin de Pierre de Siorac
  • Jean de Siorac fictif - fils cadet de Charles de Siorac et père de Pierre de Siorac, chevalier puis baron de Mespech, Écuyer
  • Henri de Siorac fictif - fils aîné de Charles de Siorac
  • François Ier historique - roi de France de 1515 à 1547
  • Jean de Sauveterre fictif - forme avec Jean de Siorac la frérèche de Mespech
  • Duc d’Enghien historique - commande la bataille de Cérisoles en 1545.
  • Cabusse, Marsal et Coulondre fictifs - soldats de Mespech
  • Raymond Siorac fictif - frère aîné de Charles de Siorac
  • François de Caumont - fictif seigneur de Castelnau et des Milandes
  • Isabelle de Caumont - fictif nièce de François de Caumont, catholique
  • Chevalier de Caumont - père d'Isabelle de Caumont et frère de François de Caumont
  • Louis XI historique - roi de France de 1461 à 1483
  • Le Maligou fictif - garde de Mespech avant son achat par la frérèche
  • Antoine de La Boétie historique - lieutenant-criminel de la sénéchaussée de Sarlat et du bailliage de Domme
  • Ambroise Paré historique - chirurgien royal, inventeur de méthodes chirurgicales
  • Étienne de La Boétie historique - catholique modéré d'une grande éloquence réprouvant les « corruptions de l'église romaine » et s'élevant contre les tyrans et la servitude
  • Baron d'Oppède historique - déclenche la persécution du massacre de Mérindol selon l'ordre de François Ier d'exécuter l'arrêt du Parlement d'Aix contre les Vaudois
  • Nicolas de Gadis historique - évêque de Sarlat nommé par Catherine de Médicis, alors Dauphine, résidant à Rome
  • Jean Fabri - coadjudeur de Nicolas de Gadis, résidant à Belvès
  • Anthoine de Noailles - vicaire général de Sarlat
  • Ricou - notaire
  • M. et Mme Lagarrigue - bourgeois étoffés, torturés et tués par le baron de Fontenac
  • Michel de Montaigne historique - enfant très instruit, élevé en latin
  • Barberine fictif - nourrice des enfants de Siorac
  • La petite Hélix fictif - fille de Barberine et sœur de lait des enfants des époux de Siorac
  • Cathau fictif - femme de chambre d'Isabelle de Caumont, puis épouse de Cabusse
  • Jonas fictif - carrier employé par la frérèche
  • Mme d'Étampes historique - favorite de François Ier
  • Le dauphin Henri historique - dauphin de France, époux de la dauphine de Catherine de Médicis, puis roi Henri II de 1547 à 1559
  • François de Guise historique
  • Diane de Poitiers historique - favorite du dauphin Henri puis du roi Henri II
  • Pape

Tome 2 : En nos vertes années[modifier | modifier le code]

Tome 3 : Paris ma bonne ville[modifier | modifier le code]

  • Henri IV historique - alors roi de Navarre et non de France

Tome 4 : Le Prince que voilà[modifier | modifier le code]

Tome 5 : La Violente Amour[modifier | modifier le code]

Tome 6 : La Pique du jour[modifier | modifier le code]

Tome 7 : La Volte des vertugadins[modifier | modifier le code]

Tome 8 : L'Enfant-Roi[modifier | modifier le code]

Tome 9 : Les Roses de la vie[modifier | modifier le code]

Tome 10 : Le Lys et la Pourpre[modifier | modifier le code]

Tome 11 : La Gloire et les Périls[modifier | modifier le code]

Tome 12 : Complots et Cabales[modifier | modifier le code]

Tome 13 : Le Glaive et les Amours[modifier | modifier le code]

Analyse et commentaires[modifier | modifier le code]

Inspiré par William Thackeray, auteur anglais du XIXe siècle, racontant L'Histoire de Henry Esmond dans la langue du XVIIIe siècle, Robert Merle veut lui aussi pour son récit s'approcher au plus près de la langue utilisée à l'époque où évoluent ses personnages[1],[2]. S'appuyant notamment sur le Journal de Pierre de L'Estoile[1] et au prix d'un effort de recherche important, il parvient à recréer une langue mêlant style archaïque et occitan, qui séduit de nombreux lecteurs. Un glossaire, placé en fin de chaque volume, indique la traduction de certains termes.

Robert Merle attache une grande importance à la rigueur historique de ses récits. Il ne souhaite pas que ses romans soient associés à ceux d'Alexandre Dumas ou de Victor Hugo par exemple, dont les œuvres n'ont, selon lui, aucune valeur historique[1]. Il se sent en revanche plus proche de Gustave Flaubert, auteur de Salammbô[3].

Les treize volumes de la série rencontrent un grand succès commercial puisqu'ils se vendent à plus de 5 millions d'exemplaires[4],[5].

Robert Merle n'aime pas Louis XIV et indique ne pas vouloir proposer de récits se déroulant sous le règne de celui-ci[1]. Comme par un fait du hasard, dans le dernier volume, la saga de Pierre-Emmanuel cesse en 1661, année de la mort du cardinal Mazarin, alors que le roi, âgé de 23 ans, va commencer son règne effectif. Robert Merle meurt peu de temps après la parution de cet ultime ouvrage.

On peut noter une évolution sensible du point de vue du narrateur. Dans le premier tome, dont le personnage principal est le grand-père, Jean, la toile de fond est la vie rurale, les remarques sociologiques sont nombreuses, et le point de vue des humbles est parfois donné. Le protestantisme y est présenté sous un jour très favorable. Les deux tomes suivants ont pour cadre la vie urbaine (à Montpellier puis Paris). Le personnage principal est le père, Pierre, les descriptions de la vie quotidienne sont toujours nombreuses, mais le point de vue des humbles devient rare. Dans la suite, Pierre accède aux plus hauts cercles, et fréquente les grands. Le roman devient l'occasion de relater les hauts faits d'armes de l'histoire, de faire le portrait des personnages connus. La vie quotidienne des Français de la fin du XVIe siècle n'est plus évoquée. Le catholicisme est plus souvent évoqué que le protestantisme et sous un angle assez neutre. À partir du septième tome, le personnage principal devient le fils Pierre-Emmanuel, la vie de la cour la toile de fond. La question religieuse est petit à petit évacuée. Pour lui, qui est aussi le narrateur, il est naturel d'être catholique.

L'histoire vue par Miroul, valet de Pierre de Siorac[modifier | modifier le code]

Un des fils de l'auteur, Olivier Merle, publie en un roman historique, L'Avers et le Revers, qui appartient au cycle de Fortune de France et place le récit et la vision de l'histoire dans la bouche de "Miroul", fidèle valet de Pierre de Siorac. Utilisant la même langue de l'époque, ce roman n'est « ni la suite, ni l'épilogue de la série [mais] un autre regard romanesque sur Fortune de France »[6].

Olivier Merle a servi de guide pour un reportage télévisé d'Arte sur les lieux d'inspiration de son père[7], passant par la maison de Marquay et le par le château de Commarque, tout proche, qui a servi de cadre au roman post-apocalyptique "Malevil", également signé de Robert Merle et dont le décor "stimulant et apaisant imprègne l’univers littéraire de Robert Merle", selon la chaîne de télévision[7].

Liste des treize volumes[modifier | modifier le code]

  1. Fortune de France [détail de l’édition]
  2. En nos vertes années (ISBN 2-259-00457-1)
  3. Paris ma bonne ville (ISBN 2-259-00687-6)
  4. Le Prince que voilà (ISBN 2-259-00929-8)
  5. La Violente Amour (ISBN 2-253-13612-3)
  6. La Pique du jour (ISBN 2-259-01290-6)
  7. La Volte des vertugadins (ISBN 2-87706-108-6)
  8. L'Enfant-Roi (ISBN 2-87706-175-2)
  9. Les Roses de la vie (ISBN 2-7242-9091-7)
  10. Le Lys et la Pourpre (ISBN 2-7441-1554-1)
  11. La Gloire et les Périls (ISBN 2-7441-3209-8)
  12. Complots et Cabales (ISBN 2-7441-5000-2)
  13. Le Glaive et les Amours (ISBN 2-7441-7107-7)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Didier Sénécal, « Robert Merle sur les terres de Dumas », Lire, (version du sur Internet Archive).
  2. Robert Merle : Homme de tolérance, écrivain rigoureux', sur le site nuitblanche.com
  3. Robert Merle, Fortune de France, Poche, 1977, Préface. (ISBN 2253135356)
  4. Biographie de Rober Merle, en fin de paragraphe, sur le site republique-des-lettres.fr
  5. Biographie de Robert Merle - chroniques & anecdotes, sur le site evene.fr
  6. Olivier Merle, L'Avers et le Revers, éditions de Fallois, 2009 (ISBN 978-2877066808)
  7. a et b "Télévision : la bonne fortune de Robert Merle en Périgord", dans Sud Ouest le 3 oct. 2019 [1]