Hervé Faye

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Hervé Faye, né le à Saint-Benoît-du-Sault (Indre) et mort le à Paris[1], est un astronome français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hervé Faye est le fils d'Hervé-Charles-Antoine Faye, ingénieur des Ponts-et-Chaussées et membre de l'Expédition d'Égypte, et de Jeanne Françoise Euphrasie Dubrac.

Après un baccalauréat ès lettres, il entre à l'École polytechnique en 1832 mais en sort volontairement sans avoir accompli les deux années réglementaires[2],[3]. Il part travailler en Hollande comme ingénieur dans différentes entreprises industrielles.

Il passe une licence ès sciences, puis un doctorat ès sciences.

En 1842, il entre à l'observatoire de Paris avec l'appui de François Arago.

En 1843, il découvre la comète périodique qui porte son nom (4P/Faye). Cette nouvelle et quatrième comète lui vaut le prix Lalande en 1844. En gravimétrie, dans la formule de Bouguer, son nom est attaché à la correction à l'air libre, encore appelée correction de Faye. Il est professeur à l'École polytechnique, où il enseigne la géodésie et l'astronomie de 1848 à 1854. Il a comme assistant Aimé Laussedat pendant sa dernière année.

La famille d'Hervé Faye s'installe à Nancy où, recteur d'académie, il est professeur d'astronomie. Les exposés lumineux de Faye contribuent fortement à ébranler le système laplacien, calqué sur une vision newtonienne étroite et rigoriste du monde interstellaire.

En 1847, il est élu membre de l'Académie des sciences, dont il est président en 1872. Il préside le Bureau des longitudes en 1876 et la Société astronomique de France de 1889 à 1891[4].

En 1852, Faye est au centre d'une querelle où sont impliqués Arago et le père Angelo Secchi ; il démissionne de l'Observatoire[5].

En août 1854 il est nommé professeur de mathématiques pures et appliquées et recteur de la faculté des sciences de Nancy[6].

Il est brièvement nommé ministre de l'instruction publique, des cultes et des beaux-arts du 23 novembre au [1] dans le gouvernement Gaétan de Rochebouët.

Il meurt à l'âge de 87 ans et est inhumé au cimetière de Passy[7] (4e division).

Sépulture au cimetière de Passy.

Marié avec Christine Sophie Jungblüth, il avait une fille[2]. Il avait été promu grand-croix de la Légion d'honneur. En 1935, l'Union astronomique internationale a donné son nom au cratère lunaire Faye.

Principales publications[modifier | modifier le code]

  • 1846. Sur un nouveau collimateur zénithal et sur une limite zénithale nouvelle
  • 1846. Sur le[8] parallaxe d'une étoile anonyme de la Grande Ourse
  • 1847. Sur l'anneau de Saturne[9]
  • 1852. Leçons de cosmographie rédigées d'après les programmes officiels. Texte en ligne
  • 1873–1874. Cours d'astronomie. École polytechnique. 1re division. Texte en ligne
  • 1874–1875. Cours d'astronomie. École polytechnique. 1re division. Texte en ligne
  • 1878–1879. Cours d'astronomie et de géodésie. École polytechnique. 1re division. Texte en ligne
  • 1880. Cours d'astronomie nautique Texte en ligne
  • 1880. Des prétendues influences de la Lune
  • 1881–1883. Cours d'astronomie de l'École polytechnique (2 volumes)
  • 1884. Sur l'origine du monde, théories cosmogoniques des Anciens et des Modernes. Texte en ligne
  • 1887. Sur les tempêtes, théories et discussions nouvelles
  • 1897. Nouvelle étude sur les tempêtes, cyclones, trombes ou tornados Texte en ligne

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Liste des ministres chargés de l'Éducation nationale et de leurs différentes appellations depuis 1802 jusqu'à nos jours », sur Ressources numériques en histoire de l'éducation.
  2. a et b Condette.
  3. Boistel et al., faisant allusion aux événements d'avril 1834, écrivent : « 1834 (émeutes) : il est radié de l'École polytechnique ».
  4. « L'Astronomie : revue mensuelle d'astronomie, de météorologie et de physique du globe et bulletin de la Société astronomique de France », sur Gallica, (consulté le )
  5. Boistel et al.
  6. https://www.estrepublicain.fr/societe/2023/07/12/savez-vous-combien-de-professeurs-enseignaient-a-la-nouvelle-faculte-des-sciences-de-nancy-en-1854
  7. « Obsèques de M. Hervé Faye », dans Le Temps, .
  8. Faye a-t-il écrit « le » ou « la » parallaxe ? Les sources diffèrent.
  9. Faye reviendra sur ce sujet avec ses communications « Note relative à un mémoire de M. Hirn sur les conditions d'équilibre et sur la nature des anneaux de Saturne », (Crh, LXXV, 1872, 645) et « Note relative à un mémoire de M. Clerk Maxwell sur la stabilité des anneaux de Saturne », (Crh, LXXV, 1872, 793).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Les papiers personnels d'Hervé Charles Antoine Faye et de son père Hervé-Charles-Antoine Faye sont conservés aux Archives nationalesArchives nationales Cote 407AP. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Guy Boistel, Francis Beaubois, Stéphane Le Gars et Colette Le Lay (dir.), Hervé Faye (1814–1902) ou l'art de la rupture, Bulletin de la SABIX (Société des Amis de la Bibliothèque de l'École Polytechnique), no 55, septembre 2014, 107 pages. Faye à la SABIX — Contenu Document utilisé pour la rédaction de l’article
    Deux articles sont en ligne : Pierre Baüer, « Préface », et Guy Boistel, Stéphane Le Gars et Colette Le Lay (dir.), « Éléments chronologiques sommaires de la vie et de l'œuvre d'Hervé Faye » (très complet).
  • Jean-François Condette, « FAYE Hervé Auguste Étienne Alban », Histoire biographique de l'enseignement, vol. 12, no 2,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Jean-Charles Houzeau et A. Lancaster, Bibliographie générale de l'astronomie ou catalogue méthodique des ouvrages, des mémoires et des observations astronomiques publiés depuis l'origine de l'imprimerie jusqu'en 1880 : Mémoires et notices insérés dans les collections académiques et les revues, vol. 2, 1882, passim

Liens externes[modifier | modifier le code]