Hervé Le Tellier

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Hervé Le Tellier
Hervé Le Tellier en 2021.
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Hervé Le Tellier est un écrivain français né à Paris le , membre de l'Oulipo. Il obtient le prix Goncourt en 2020 pour son roman L'Anomalie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Paris le [1], Hervé Le Tellier est l'auteur de romans, nouvelles, poésies, théâtre, ainsi que de formes très courtes, souvent humoristiques, dont ses variations sur la Joconde.

Mathématicien de formation, puis journaliste — diplômé du Centre de formation des journalistes à Paris (promotion 1983) —, il est docteur en linguistique et spécialiste des littératures à contraintes.

Il a été coopté à l'Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) en 1992 par l’intermédiaire de Paul Fournel[2] (simultanément au poète allemand Oskar Pastior) ; il soutient en 2002 une thèse de doctorat consacrée à l'Oulipo sous la direction de Bernard Cerquiglini[3] et publie en 2006 un ouvrage de référence sur l'Ouvroir, Esthétique de l'Oulipo : il est depuis 2019 le président de Oulipo, le quatrième depuis la fondation de l'Ouvroir. Il a participé à l'aventure de la série Le Poulpe, avec un roman, La Disparition de Perek, titré en hommage à La Disparition[4], et adapté également en bande dessinée.

Éditeur, il a fait publier plusieurs ouvrages au Castor Astral comme What a man ! de Georges Perec, et Je me souviens encore mieux de Je me souviens de Roland Brasseur.

Avec d'autres artistes et écrivains, comme Henri Cueco, Gérard Mordillat, Jacques Jouet et Jean-Bernard Pouy, il a participé de 1991 à 2018 à l'émission Des Papous dans la tête animée par Françoise Treussard sur France Culture, ainsi qu'à l'émission de Caroline Broué, La Grande Table[5].

Chroniqueur de 1991 à 1992 sous le pseudonyme de « Docteur H » à l'hebdomadaire satirique français La Grosse Bertha[6], il a collaboré quotidiennement, de 2002 à 2016, à la lettre électronique matinale du journal Le Monde, par un billet d'humeur intitulé Papier de verre (en 2003, il publie sous le titre Guerre et plaies : de Chirac à l'Irak, un an de chroniques en tandem dans Le Monde.fr ces billets, avec les illustrations de Xavier Gorce), ainsi qu'à la revue Nouvelles Clés, où il a animé depuis 2009 la page Retrouver du non-sens[7]. Il collabore à Mon Lapin quotidien, revue de L'Association, maison d'édition française de bande dessinée[8].

Il est avec Frédéric Pagès, journaliste au Canard enchaîné[9], l'un des fondateurs en 1995 de Association des amis de Jean-Baptiste Botul, philosophe fictif[10].

Il a reçu en 2013 le Grand prix de l'humour noir pour sa traduction factice des Contes liquides de Jaime Montestrela, un auteur portugais dont il a inventé la biographie[7]. L'Anomalie, publié aux éditions Gallimard, obtient le prix Goncourt le 30 novembre 2020[11],[12],[1].

En 2022, il participe à la conception d'un ouvrage de jeunes engagés pour la paix en Ukraine. En effet, celui-ci est membre du comité de lecture de l'ouvrage "De l'encre pour la paix"[13] et remets plusieurs prix coups de cœur à des poèmes écrits par plus de 50 jeunes du monde pour la paix. L'ouvrage sort en 2023 au profit de l'Unicef[14].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans, nouvelles, essais[modifier | modifier le code]

Textes publiés dans La Bibliothèque oulipienne[modifier | modifier le code]

  • no 74, 1995 : Mille pensées (premiers cents).
  • no 77, 1996 : À bas Carmen
  • no 84, 1997 : Un sourire indéfinissable.
  • no 94, 1997 : Le Vent de la langue.
  • no 105, 1999 : Le Voyage d’Hitler[22].
  • no 190, 2011 : Maître et disciple.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Hervé Le Tellier et Olivier Broche, 2016.

Textes créés pour le théâtre[modifier | modifier le code]

  • Siréplikmacsimum, 1996.
  • Pièces « jeune public » écrites en collaboration avec Emmanuel Brouillard :
    • La Magie nakafé, 2002.
    • Le Roi-Caillou, 2003.
    • Le Lustre, 2006.
  • Pièces écrites en collaboration avec Rémi Chenylle :
    • En technicolor, 2006.
    • Madame Colbert, comédie, 2007.
    • La Bataille de Gergovie, comédie, 2008.
  • Mon dîner avec Winston, comédie, 2018 ; créée à l'Espace des Arts à Chalon-sur-Saône dans un seul-en-scène par Gilles Cohen, mise en scène et jeu[23] ; éditée en 2023 par Gallimard dans la collection Folio théâtre[24].

Textes adaptés pour le théâtre[modifier | modifier le code]

Opéra[modifier | modifier le code]

  • Collaboration avec François Ribac : Le Regard de Lyncée[28], opéra pop-rock, 2001 ; Qui est fou, opéra pop-rock, 2003.
  • Avec Bruno Giner, Pion prend Tour en D9, opéra de chambre sur la nouvelle Mouvement blanc, 2012.

Vidéo[modifier | modifier le code]

  • Replis, 26 minutes, avec le plasticien Jean-Baptiste Decavèle, 1999.
  • Traverser Paris, 15 minutes, avec Jean-Baptiste Decavèle, 2008[29].

Ouvrages en collaboration avec l’Oulipo[modifier | modifier le code]

Textes[modifier | modifier le code]

Vidéo[modifier | modifier le code]

  • L'Oulipo court les rues (de Paris), vidéo de 10 films courts, réalisés par Odile Fillion et présentés par 10 membres de l'Oulipo, 1 DVD et 1 brochure, Paris, P.O.L, 2012.

Ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Pierre Vavasseur, « Hervé Le Tellier couronné : c’est Matrix au Goncourt 2020 », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  2. Virginie Tahar, « D’Un cabinet d’amateur au Voleur de nostalgie : transposition d’une supercherie », Le Cabinet d’amateur. Revue d’étude perecquienne,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF]).
  3. « L'Oulipo : langages et esthétique de la complicité par Hervé Le Tellier », sur theses.fr.
  4. Camille Bloomfield, « L’héritage de Georges Perec chez les jeunes Oulipiens : Anne F. Garréta, Ian Monk, Hervé Le Tellier et Jacques Jouet », Cahiers Georges Perec, no 11,‎ , p. 19-32 (lire en ligne Accès libre [PDF]).
  5. Voir sur France Culture, La Grande Table.
  6. Elisabeth Philippe, « Qui est Hervé Le Tellier, le prix Goncourt 2020 ? », L'Obs,‎ (lire en ligne).
  7. a et b Alice Develey, « Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020 avec L'Anomalie », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre).
  8. Frédéric Hojlo, « "Mon Lapin Quotidien" #1 : L’Association en grand format ! », sur actuabd.com, .
  9. « Hervé Le Tellier », sur l'Attente (consulté le )
  10. « Les Amis du désormais célèbre Botul rendent un hommage ironique à BHL », sur ladepeche.fr (consulté le )
  11. « Hervé Le Tellier lauréat du Prix Goncourt 2020 avec L'Anomalie : le jury récompense un roman exigeant et divertissant », sur Franceinfo, (consulté le ).
  12. « Hervé Le Tellier remporte le prix Goncourt pour son roman L’Anomalie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Emma Constantin, Albin Rey, De l'encre pour la paix, Paris, Frison-Roche Belles-Lettres, , 160 p. (ISBN 2492536580, lire en ligne)
  14. « Montélimar. Albin Rey signe un livre pour la paix », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  15. Virginie Tahar, « Lecture, écriture et jeux de masque dans Le Voleur de nostalgie d’Hervé Le Tellier », dans Karine Gros (dir.), Costumes, reflets et illusions. Les Habits d’emprunt dans la création contemporaine, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-3316-5, lire en ligne Accès libre).
  16. Jean-Baptiste Harang, « Je pense que. Ce n'est pas parce que l'oulipien Hervé Le Tellier donne son avis sur tout qu'il faudrait se dispenser de donner le sien. Démonstration. Hervé Le Tellier, Les amnésiques n'ont rien vécu d'inoubliable ou Mille réponses à la question, à quoi tu penses ? », Libération,‎ (lire en ligne).
  17. Olga Amarie, « Le connexionnisme ou le fonctionnement de l'esprit humain dans Les Amnésiques n'ont rien vécu d'inoubliable d'Hervé Le Tellier », dans Carole Bisenius-Penin, André Petitjean (dir.), 50 ans d'OULIPO : de la contrainte à l'œuvre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « La Licorne » (no 100), , p. 191-202.
  18. Virginie Tahar, « Contraintes onomastiques et sémantiques dans les Cités de mémoire d’Hervé Le Tellier », Formules, revue des littératures à contraintes, no 17,‎ , p. 155-165 (lire en ligne Accès libre [PDF]).
  19. Helga Rabenstein, « Assez parlé d’amour. Le roman d’amour version oulipienne », dans Fabienne Bercegol, Helmut Meter, Métamorphoses du roman sentimental. XIXe-XXIe siècle, Paris, Garnier, coll. « Rencontres » (no 113), , 315-326 p. (ISBN 978-2-8124-3495-2).
  20. (en) Sheena Joughin, « Herve Le Tellier: All Happy Families », The Times Literary Supplement, no 6052,‎ , p. 37-38 (lire en ligne Accès limité).
  21. Marco Boschetti, Un arbre familial : une traduction de «Toutes les familles heureuses» de Hervé Le Tellier, Venise, Université Ca' Foscari, (lire en ligne Accès libre [PDF]).
  22. Repris dans Le Voyage d'hiver et ses suites, Paris, Seuil (collection « Librairie du XXe siècle »), 2013.
  23. Igor Hansen-Love, « Mon dîner avec Winston : l’ami imaginaire de Gilles Cohen », sur sceneweb.fr, .
  24. Sean James Rose, « Hervé Le Tellier : "Au théâtre, le public est notre prisonnier" (entretien) », Livres Hebdo,‎ (lire en ligne).
  25. « Les amnésiques n'ont rien vécu d'inoubliable », sur lintermede.com.
  26. « Le potentiel de La Chapelle Sextine », La Provence,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  27. Frédéric Manzini, « Moi et François Mitterrand », sur regarts.org, .
  28. Voir sur qobuz.com.
  29. « Traverser Paris », sur oulipo.net, .
  30. Brigitte Aubonnet, « Oulipo. C'est un métier d'homme », sur encres-vagabondes.com,
  31. Fabrice Gaignault, « Autant en emporte le Vian », Lire, no 42,‎ (lire en ligne Accès libre).
  32. Avec des nouvelles de : Pierre-Antoine Bernheim, Jacques Jouet, Lucien Suel, Barbara Israël, Carole Martinez, Jean-Bernard Pouy, Anne Goscinny, Christine Montalbetti, Pierre Tilman, Jean-Pierre Luminet, Guy Konopnicki, Jacques Gaillard, Hubert Haddad, Philippe Lacoche.
  33. Avec des nouvelles de Frédéric Aribit, Nathalie Azoulai, Alexis Brocas, Manuel Candré, Cécile Coulon, Fabienne Jacob, Christine Montalbetti, Gérard Mordillat, Emmanuelle Pagano, Leïla Slimani.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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