Jean-Louis Debré

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Jean-Louis Debré
Illustration.
Jean-Louis Debré en 2012.
Fonctions
Président du Conseil constitutionnel français

(8 ans, 11 mois et 28 jours)
Prédécesseur Pierre Mazeaud
Successeur Laurent Fabius
Président de l'Assemblée nationale

(4 ans, 8 mois et 7 jours)
Législature XIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Raymond Forni
Successeur Patrick Ollier
Maire d'Évreux

(5 ans, 11 mois et 7 jours)
Élection
Prédécesseur Rolland Plaisance
Successeur Jean-Pierre Nicolas
Président du groupe RPR
à l'Assemblée nationale

(4 ans, 9 mois et 1 jour)
Législature XIe (Cinquième République)
Prédécesseur Philippe Séguin
Successeur Disparition du groupe
Ministre de l'Intérieur

(2 ans et 15 jours)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Alain Juppé
Gouvernement Juppé I et II
Prédécesseur Charles Pasqua
Successeur Jean-Pierre Chevènement
Adjoint au maire de Paris[1]

(1 an, 11 mois et 7 jours)
Élection
Maire Jean Tiberi
Conseiller de Paris

(2 ans, 5 mois et 15 jours)
Élection 18 juin 1995
Maire Jean Tiberi
Successeur Anne-France Chantalat
Conseiller général de l'Eure

(9 ans et 19 jours)
Élection 29 mars 1992
Réélection 22 mars 1998
Circonscription Canton de Nonancourt
Président Henri Collard
Prédécesseur Maurice Mary
Successeur Joël Hervieu
Député français

(9 ans, 8 mois et 20 jours)
Réélection 1er juin 1997
16 juin 2002
Circonscription 1re de l'Eure
Législature XIe et XIIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR (1997-2002)
UMP (2002-2007)
Prédécesseur Françoise Charpentier
Successeur Françoise Charpentier

(6 ans, 11 mois et 26 jours)
Réélection 12 juin 1988
28 mars 1993
Circonscription 1re de l'Eure
Législature IXe et Xe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Proportionnelle par département
Successeur Françoise Charpentier

(2 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Eure
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Biographie
Date de naissance (79 ans)
Lieu de naissance Toulouse (France)
Nationalité Française
Parti politique RPR (1976-2002)
UMP (2002-2007)
Père Michel Debré
Fratrie Bernard Debré
François Debré
Diplômé de Université Panthéon-Assas
Profession Magistrat

Jean-Louis Debré Jean-Louis Debré
Présidents de l'Assemblée nationale française
Présidents du Conseil constitutionnel français

Jean-Louis Debré, né le à Toulouse, est un homme d'État français. Ministre de l'Intérieur de 1995 à 1997 et président de l'Assemblée nationale de 2002 à 2007, il préside le Conseil constitutionnel de 2007 à 2016 puis le Conseil supérieur des archives depuis cette dernière année.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation[modifier | modifier le code]

Jean-Louis Debré est le fils de Michel Debré, ancien Premier ministre. Il a trois frères : Vincent Debré, homme d'affaires né en 1939, François Debré, journaliste (1942-2020), mort le lendemain du décès de son frère jumeau Bernard Debré, médecin et homme politique (1944-2020)[2]. Il est aussi le petit-fils du pédiatre Robert Debré et, du côté de sa mère, de l'architecte Charles Lemaresquier. Il est également le neveu du peintre Olivier Debré. Enfin, il est l'arrière-petit-fils du grand rabbin Simon Debré (1854-1939). Avec son épouse, Anne-Marie Engel, morte le , il a eu trois enfants : Charles-Emmanuel Debré (directeur business Grands comptes de Bouygues Télécom), Guillaume Debré (journaliste) et Marie-Victoire Debré (comédienne)[3]. Il fut élève à l'école Hattemer.

Adolescent, il souffre d'un tassement de la colonne vertébrale et, marginalisé, ne présente pas le baccalauréat[4]. Plus tard, l'ancien membre de cabinet de Michel Debré et ami de la famille Pierre Mazeaud lui propose de s'inscrire pour passer une capacité en droit à Panthéon-Assas. C'est ainsi qu'il obtient une licence en droit qui lui permettra de poursuivre sa carrière. Licencié en droit, titulaire d'un diplôme d’études supérieures de droit public et d'un diplôme d’études supérieures de sciences politiques, il est docteur en droit public avec une thèse consacrée aux « Idées constitutionnelles du général de Gaulle »[5], ancien élève de l’Institut d'études politiques de Paris dont il n'est cependant pas diplômé[4].

Carrière de magistrat[modifier | modifier le code]

De 1971 à 1975, Jean-Louis Debré est assistant à la faculté de droit de Paris. De 1973 à 1974, il est conseiller technique au cabinet du ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Jacques Chirac), puis il est nommé la même année au cabinet du ministre de l'Intérieur (Jacques Chirac). Proche du futur président de la République, Jean-Louis Debré devient son chargé de mission (1974-1976) lorsque celui-ci est nommé Premier ministre, après avoir fait campagne pour Jacques Chaban-Delmas alors que Jacques Chirac soutenait Valéry Giscard d'Estaing[4]. De 1976 à 1978, il est substitut du procureur de la République près le tribunal de grande instance d'Évry-Corbeil, puis est détaché, en 1978, pour une année, au ministère de la Justice, en qualité de magistrat à l'administration centrale de la justice. Il est ensuite, de 1978 à 1979, chef de cabinet[6] de Maurice Papon, ministre du Budget.

De 1979 à 1986, Jean-Louis Debré est magistrat, nommé dans les fonctions de juge d'instruction. Il est chargé des affaires de crime organisé et de grand banditisme, notamment de la proxénète Carmen Vallet, du coiffeur receleur Maurice Joffo ou de l'affaire de contre-espionnage Virgil Tanase[4]. Il traite aussi de terrorisme et d'une affaire autour du terroriste Carlos[7].

Il est élu pour la première fois député aux élections législatives de 1986, à la proportionnelle, dans l'Eure. À partir de 1988, il est élu au scrutin majoritaire dans la 1re circonscription de ce même département. Il est conseiller municipal d'Évreux entre 1989 et 1995. En 1995, il est tête de liste dans le 18e arrondissement, et obtient un mandat de conseiller de Paris. Jean Tiberi, le nouveau maire de Paris, le nomme comme adjoint.

En 1990, il ne vote pas la loi Gayssot au Sénat[réf. nécessaire]. Le 9 décembre 2005, le président de la République, Jacques Chirac, le chargera, en tant que président de l’Assemblée nationale, d’une « mission pluraliste pour évaluer l’action du Parlement dans les domaines de la mémoire et de l’histoire »[8].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Aux élections législatives de 1973, il est investi par l'UDR dans la circonscription de Calais, jusque-là détenue par Jacques Vendroux, beau-frère du Général de Gaulle. Il est battu au deuxième tour par le candidat communiste Jean-Jacques Barthe.

Jean-Louis Debré adhère au Rassemblement pour la République (RPR) lors de sa fondation par Jacques Chirac, en 1976.

En 1978, il est candidat du RPR dans la première circonscription de l'Eure, mais n'arrive qu'en quatrième position au premier tour.

Il entre dans l’opposition en 1981, à la suite de la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle ; en 2021, il révélera qu’il lui est « arrivé » de voter pour le candidat socialiste[9].

Ministre de l'Intérieur[modifier | modifier le code]

Après la victoire de Jacques Chirac, dont il était l'un des porte-paroles lors de la campagne pour l'élection présidentielle, Jean-Louis Debré est nommé ministre de l'Intérieur dans le gouvernement d'Alain Juppé, le . Il est reconduit dans ses fonctions lors de la formation du gouvernement Juppé II.

Dans le cadre de ses attributions ministérielles, il est confronté en 1995 à une série d'attentats islamistes perpétrés sur le territoire français par le Groupe islamique armé (GIA).

En , il est critiqué[10],[4] pour avoir laissé s'organiser la conférence de presse des militants clandestins corses armés à Tralunca.

Il ordonne l'expulsion, le , de quelque 300 étrangers en situation irrégulière occupant l'église Saint-Bernard à Paris, non sans avoir déclaré auparavant qu'il agirait « avec humanité et cœur »[11],[12]. Malgré les déclarations du gouvernement, la plupart de ces étrangers ne sont pas expulsés, ayant des attaches fortes en France, qui rendent complexe toute « mesure d'éloignement »[11]. Des manifestations critiquant la politique du gouvernement Juppé, durant lesquelles on scande des slogans réclamant l'« abrogation des lois Pasqua-Debré », rassemblent des dizaines de milliers de personnes[11]. Ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré présente en un projet de loi portant « diverses dispositions relatives à l'immigration », comportant entre autres les orientations suivantes : intensifier le dispositif d'éloignement des étrangers en situation irrégulière ; étendre les contrôles d'identité sur les lieux de production et les chantiers ; permettre aux officiers de police, sous certaines conditions, de fouiller les véhicules. Dans la réalité, ces nouvelles dispositions n'entraînent que peu de reconduites[11].

Les élections législatives de 1997, qui conduisent à la victoire de la gauche plurielle, marquent toutefois son retour dans l'Eure. Son implantation se confirme en 2001, lorsqu'il devient maire d'Évreux en battant le sortant communiste Roland Plaisance, en fonction depuis 1977. Le , quelques mois après le début de la troisième cohabitation, il est élu au second tour président du groupe RPR à l'Assemblée nationale par 81 voix contre 57 pour Franck Borotra[13].

Président de l'Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

Affichant une grande fidélité à Jacques Chirac, il s’oppose régulièrement à Nicolas Sarkozy. Estimant être trop différent du maire de Neuilly-sur-Seine, dont il dit notamment qu’il « n'aime pas l'État »[4].

Réélu député de la 1re circonscription de l'Eure le , pour la XIIe législature, Jean-Louis Debré n'est pourtant pas nommé ministre dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Il brigue alors la présidence de l'Assemblée nationale, également convoitée par Édouard Balladur, avec lequel Jean-Louis Debré entretient des relations réputées exécrables. Lors du scrutin du , l'ancien président du groupe RPR, formellement investi le jour-même par le nouveau groupe UMP, domine le premier tour par 217 voix contre 163 pour l'ex-Premier ministre, qui se retire aussitôt en la faveur de son adversaire principal, 140 pour la socialiste Paulette Guinchard-Kunstler et 21 pour la communiste Muguette Jacquaint. Bénéficiant du retrait de Balladur, Jean-Louis Debré est élu président de l'Assemblée après avoir recueilli, à l'issue du second tour, 342 voix contre 142 pour Guinchard-Kunstler et 21 pour Jacquaint[14].

La victoire de Debré va jusqu'à surprendre son ami Jacques Chirac, qui lui avait conseillé de renoncer à se présenter, persuadé qu'il serait battu[4].

Au perchoir, Jean-Louis Debré gagne la réputation d'un « partisan rigoureux des droits de l'opposition », estimé bien au-delà de son seul camp politique[15].

Président du Conseil constitutionnel[modifier | modifier le code]

Le , Jacques Chirac le nomme président du Conseil constitutionnel en remplacement de Pierre Mazeaud, malgré la levée de boucliers que cela provoque[non pertinent], notamment dans sa famille politique, alors que Nicolas Sarkozy s'apprête à devenir président de la République[4]. Il sort du devoir de réserve attaché à sa fonction en émettant, en 2008, des « réserves » sur le style présidentiel de Nicolas Sarkozy et, en 2010, en jugeant « inutile pour lui, pour la France » le procès à venir de Jacques Chirac[16],[17].

Au cours de sa présidence, il déjeune régulièrement avec le président du MEDEF et des chefs d'entreprises pour évoquer la jurisprudence du Conseil constitutionnel, notamment pour préparer la décision du Conseil constitutionnel sur la loi de finances 2012[18],[19]. Selon Jean-Louis Debré, lors de l'un de ces déjeunes, tenu en présence du secrétaire général du Conseil constitutionnel, Marc Guillaume, Pierre Gattaz, président du MEDEF, a livré son analyse de la situation économique, évoquant un environnement législatif contraignant et paralysant[18]. Sur les projets et propositions de loi sur l'économie sociale et solidaire, sur les stages en entreprise, sur l'inspection du travail, sur la pénibilité et la biodiversité, Pierre Gattaz déclare au cours de ce déjeuner attendre beaucoup du Conseil constitutionnel et que le MEDEF n'a pas été déçu par ses précédentes décisions[18].

Il est le parrain de la promotion 2011-2012 de l'école de formation professionnelle des barreaux de la cour d'appel de Paris, formant les futurs avocats parisiens, Il est également le parrain de la promotion 2014-2015 de l'École des Avocats du Sud-est. Il est également membre d'honneur de l'Observatoire du patrimoine religieux (OPR), une association multiconfessionnelle qui œuvre à la préservation et au rayonnement du patrimoine cultuel français. Il est aussi le parrain de la promotion 2017-2018 de l'école du centre Ouest des avocats.

Son mandat de président du Conseil constitutionnel arrive à son terme le [20]. Il est remplacé par Laurent Fabius. Le lendemain, le , le ministère de la Culture annonce sa nomination comme président du Conseil supérieur des archives succédant à l'historienne Georgette Elgey[21].

Retraite[modifier | modifier le code]

Jean-Louis Debré fait paraître un journal en , Ce que je ne pouvais pas dire, qui revient sur son exercice de neuf années à la présidence du Conseil constitutionnel. Son livre met en exergue ses rapports difficiles avec Nicolas Sarkozy, ses relations courtoises avec François Hollande ainsi que les travaux et l'évolution d'une institution qui vit ses attributions s’accroître avec la réforme constitutionnelle de 2008[22],[23]. L'ouvrage rencontre un certain succès en librairie[24]. Un autre opus de souvenirs, Tu le raconteras plus tard, paraît en 2017 : Jean-Louis Debré le consacre à ses années passées au ministère de l'Intérieur et à la présidence de l'Assemblée nationale.

En , il devient chroniqueur à la radio et à la télévision[25]. Il est la même année le parrain de la promotion 2016-2017 du master fiscalité de l'entreprise de l'université Paris-Dauphine[26].

Il soutient Alain Juppé pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[27]. Il confie ensuite à L'Opinion qu'il a décidé de voter pour le candidat En marche, Emmanuel Macron, à l'élection présidentielle[28].

Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, il se voit confier par le gouvernement un rapport sur le potentiel report des élections régionales et départementales de 2021. Il remet son rapport le 13 novembre 2020, préconisant leur report en juin, les scrutins étant normalement prévus en mars[29],[30].

En 2022, Jean-Louis Debré produit une pièce de théâtre avec sa compagne « Ces femmes qui ont réveillé la France » sur les femmes qui ont marqué l'histoire de France[31]. La pièce a été adaptée de l'essai du même nom publié en 2012. Il joue dans sa pièce en compagnie de Valérie Bochenek (co-auteure) et du pianiste Christophe Dies[32].

Relations avec Jacques Chirac[modifier | modifier le code]

Jean-Louis Debré entretient une relation de grande confiance avec Jacques Chirac, de douze ans son aîné. Les deux hommes se sont rencontrés à l'aéroport d'Orly en 1967, alors que Jean-Louis Debré accompagnait son père venu chercher le général de Gaulle de retour du Québec[4]. Jean-Louis Debré devient conseiller technique de Jacques Chirac en 1973, lorsque celui-ci est ministre de l'Agriculture. En 1974, il lui remet sa démission lorsque Jacques Chirac décide de soutenir Valéry Giscard d'Estaing contre Jacques Chaban-Delmas dans la course à la présidentielle, car il soutient, comme son père Michel Debré, le candidat gaulliste[4]. Il réintègre cependant le cabinet de Jacques Chirac à Matignon après la victoire de Valéry Giscard d'Estaing, jusqu'à la démission du Premier ministre le .

Jean-Louis Debré à la 30e Foire du livre de Brive-la-Gaillarde, le 5 novembre 2011.

Jean-Louis Debré se lance à nouveau en politique en 1986 et recommence à voir Jacques Chirac, surtout lorsque celui-ci traverse une mauvaise passe après son deuxième échec à l'élection présidentielle, en 1988[4]. Puis Jacques Chirac, en 1993, fait appel à lui après la victoire commune du RPR et UDF aux législatives, qui annonce la deuxième cohabitation. Il lui demande de tenir les rênes du parti pour s'assurer de sa fidélité. Jacques Chirac, qui souhaite toujours devenir président de la République, se méfie des ambitions de celui qui va devenir Premier ministre de François Mitterrand : Édouard Balladur[4]. Jean-Louis Debré devient secrétaire général adjoint, visite les cellules RPR du pays en 1993 et 1994, et attaque publiquement les personnalités politiques qui, dans l'affrontement des deux rivaux de droite lors de la campagne présidentielle de 1995, prennent le parti de Balladur. Il est durement critiqué par les partisans du Premier ministre et par la presse. Son frère jumeau Bernard Debré soutient Édouard Balladur.

Après la victoire de Jacques Chirac le , Jean-Louis Debré est nommé ministre de l'Intérieur. Il continue à voir directement et régulièrement Jacques Chirac, sans passer par le secrétaire général de l’Élysée Dominique de Villepin ou son Premier ministre Alain Juppé, au grand dam de ces derniers[4]. Malgré leur grande proximité, il persiste à vouvoyer le président de la République et à l'appeler « Monsieur »[4]. Après la dissolution de l'Assemblée nationale en 1997, Jean-Louis Debré se présente pour devenir président du groupe RPR et essayer de sauvegarder l'unité des députés autour du président de la République[4]. Il est élu à la surprise générale. Comme en 2002, lorsqu'il remporte l'élection pour la présidence de l'Assemblée nationale, contre l'avis de Jacques Chirac qui pensait que Jean-Louis Debré n'avait aucune chance face à l'autre candidat, Édouard Balladur[4],[33]. Jean-Louis Debré a également dû écarter préalablement Alain Juppé de la course au « Perchoir »[4]. Il s'oppose violemment, à la même époque, à la nomination du centriste Jean-Pierre Raffarin à Matignon, sans succès[4]. Sur tous ces sujets, il s'émancipe de Jacques Chirac. Il finit par faire oublier sa mauvaise image héritée de la bataille présidentielle de 1995 et de l'affaire des sans-papiers réfugiés dans l'église Saint-Bernard[4].

De Jacques Chirac, Jean-Louis Debré se targuait d'être l'un de ceux qui lui disait « le plus de choses désagréables en privé ». Il affirmait aussi de son maître politique : « Chirac, je l'adore, je l'aime. Mais je suis aussi lucide sur le personnage »[4].

En 2010, l'été précédant le procès de Jacques Chirac pour l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris, il participe à l'élaboration d'une saga de politique-fiction pour le quotidien Le Monde : Chirac, Le roman d'un procès, écrite avec deux journalistes, Pascale Robert-Diard et Françoise Fressoz[4].

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Au gouvernement[modifier | modifier le code]

Au Parlement[modifier | modifier le code]

  •  : député de l'Eure
  •  : député de la 1re circonscription de l'Eure
  •  : député de la 1re circonscription de l'Eure
  •  : député de la 1re circonscription de l'Eure
  •  : président du groupe RPR à l'Assemblée nationale
  •  : député de la 1re circonscription de l'Eure
  •  : président de l'Assemblée nationale

Au niveau local[modifier | modifier le code]

Au sein de partis[modifier | modifier le code]

  • Secrétaire national du RPR, chargé de la Justice (1988 -1993 ; porte-parole de l'opposition RPR-UDF, chargé des problèmes de justice et sécurité (1988 -1993 ;
  • Secrétaire général adjoint et porte-parole du RPR (1993 -1995 ; premier secrétaire général adjoint du RPR 1995 ; membre du bureau politique du RPR ; secrétaire général du RPR par intérim 1997 ; membre du conseil politique du RPR;

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

Distinctions et décorations[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Essais[modifier | modifier le code]

  • Les idées constitutionnelles du général de Gaulle, Librairie générale de droit et de jurisprudence, coll. « Bibliothèque constitutionnelle et de science politique » no 49, Paris, 1974, vi-461 p., (ISBN 2-275-01303-2), (BNF 34563452). — thèse de droit public
  • Michel Debré et Jean-Louis Debré, Le Pouvoir politique, éditions Seghers, coll. « Point de départ », Paris, 1976, 159 p., [pas d'ISBN], (BNF 34701443)
  • Le Gaullisme, éditions Plon, coll. « Tribune libre », Paris, 1977, 185 p. + 6 p. de fac-similés + 2 p. de planches illustrées, (ISBN 2-259-00330-3), (BNF 34591481)
  • La Justice au XIXe siècle. 2 volumes
    • Volume 1 : Les Magistrats, éditions Perrin, Paris, 1981, 223 p. + 16 p. de planches illustrées, (ISBN 2-262-00215-0), (BNF 37661622)
    • Volume 2 : Les Républiques des avocats, éditions Perrin, Paris, 1984, 381 p., [ISBN non connu], (BNF 37591374)
  • En mon for intérieur, éditions Jean-Claude Lattès, Paris, 1997, 162 p., (ISBN 2-7096-1803-6), (BNF 36695589)
  • Le gaullisme n'est pas une nostalgie : essai, éditions Robert Laffont, Paris, 1999, 228 p., (ISBN 2-221-09015-2), (BNF 37094813)
  • Les Oubliés de la République, éditions Fayard, Paris, 2008, 317 p., (ISBN 978-2-213-63709-9), (BNF 41294474). — essai sur le travail des parlementaires par des exemples de propositions de loi qui ont abouti
  • Dynasties républicaines, éditions Fayard, Paris, , 353 p. + 8 p. de planches illustrées, (ISBN 978-2-213-64339-7), (BNF 41479427)
  • Ces femmes qui ont réveillé la France, éditions Fayard, Paris, 2012
  • Françaises, français, ces discours qui ont marqué la Ve République, L'Archipel, Broché, 2013
  • Le Monde selon Chirac, éditions Tallandier, 2015 (ISBN 979-102100866-3)
  • Jean-Marie Roughol et Jean-Louis Debré (collaborateur), Je tape la manche : une vie dans la rue, Paris, éd. Calmann-Lévy, , 172 p., 21 cm (ISBN 978-2-7021-5900-2, BNF 44431123).
    Cette autobiographie d'un SDF est le fruit de rencontres régulières, pendant plusieurs années, entre l'auteur et le président du Conseil constitutionnel.
  • Ce que je ne pouvais pas dire, Robert Laffont, 2016
  • Dictionnaire amoureux de la République, Plon, 2017
  • Tu le raconteras plus tard, Robert Laffont, 2017
  • Nos illustres inconnus, Albin Michel, 2018
  • Une histoire de famille, Robert Laffont, 2019

Romans[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Chargé de la Vie locale.
  2. Bruno Jeudy, « Les Debré, enfants de la République », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Jean-Louis Debré. Le sage fait le show, Paris Match,
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t et u Solange Brousse, Jean-Louis Debré, Sous-estimez-moi..., Éditions du Moment, , 224 p.
  5. Librairie générale de droit et de jurisprudence (Paris) 1974
  6. Notice biographique de Jean-Louis Debré sur conseil-constitutionnel.fr
  7. Film documentaire L'Avocat de la terreur, de Barbet Schroeder
  8. https://www.cairn.info/revue-cites-2006-1-page-192.htm
  9. « Jean-Louis Debré reconnaît qu'il lui est « arrivé » de voter pour François Mitterrand », sur lefigaro.fr, 22 mai 202& (consulté le ).
  10. Portrait de Jean-Louis Debré effectué par Le Nouvel Observateur, §2 : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20070223.OBS4025/jeanlouis_debre.html
  11. a b c et d Dominique Simonnot, Le souvenir de Saint-Bernard, Libération, 3 septembre 2002
  12. Jean-Louis Debré, nouvelobs.com, 26 février 2007
  13. « Jean-Louis Debré est élu président du groupe RPR à l'Assemblée », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Compte-rendu de la séance du 25 juin 2002 à l'Assemblée nationale »
  15. « Jean-Louis Debré : La République en héritage », Le Monde,
  16. Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Debré : une longue inimitié, Le Monde.fr, 5 juillet 2013
  17. JUSTICE - Jean-Louis Debré : Procès Chirac : “Inutile pour lui et pour la France”, Le Point, 1er octobre 2010.
  18. a b et c Debré, Jean-Louis., Ce que je ne pouvais pas dire : 2007-2016, Robert Laffont, cop. 2016 (ISBN 978-2-221-14634-7 et 2-221-14634-4, OCLC 951404854, lire en ligne)
  19. Lauréline Fontaine, « Du bon usage de la Constitution », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  20. « Jean-Louis Debré, du Conseil constitutionnel aux Archives de France », sur leparisien.fr (consulté le )
  21. Le Figaro.fr avec AFP, « Jean-Louis Debré devient président du Conseil supérieur des archives », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Jean-Louis Debré raconte Giscard, Chirac et Sarkozy, Hollande », Le Monde, .
  23. « Jean-Louis Debré : secrets de pouvoir », Le Point, .
  24. « Palmarès des livres: tout dire or not tout dire? », L'Express, .
  25. Debré, après la politique, le spectacle
  26. « Parrains de promotion - Master 221 Fiscalité de l'entreprise », sur Master 221 Fiscalité de l'Entreprise - Paris-Dauphine (consulté le )
  27. « Jean-Louis Debré a voté Hollande en 2012 et soutient Juppé pour 2017 », lepoint.fr, 15 novembre 2016.
  28. « Présidentielle : le chiraquien Jean-Louis Debré votera Emmanuel Macron », lexpress.fr, 12 avril 2017.
  29. Jean-Louis Debré interviewé par Emmanuel Galiero, « Jean-Louis Debré : "Pour le report des régionales, juin est la bonne date" », Le Figaro,‎ 14-15 novembre 2020, p. 5 (lire en ligne).
  30. « Remise du rapport de Jean-Louis Debré sur les élections départementales et régionales », gouvernement.fr,‎ (lire en ligne).
  31. « Au théâtre ce soir, Jean-Louis Debré », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  32. « CES FEMMES QUI ONT RÉVEILLÉ LA FRANCE - Valérie Bochenek, Jean-Louis Debré | Les Théâtres • Saison 22•23 », sur Les Théâtres (consulté le )
  33. Gaël Lombart, « Chirac, Sarkzoy, Juppé... Les confidences de Jean-Louis Debré », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  34. Arrêté du 1er mars 2016 portant nomination au Conseil supérieur des archives
  35. « Debré se défoule », sur parismatch.com,
  36. « Jean-Louis Debré », sur www.conseil-constitutionnel.fr
  37. Nawal Bonnefoy, « De ministre à comédien, Jean-Louis Debré fait ses débuts au théâtre », sur bfmtv.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Solange Brousse, Jean-Louis Debré, Sous-estimez-moi..., éditions du Moment, , 224 p. (ISBN 978-2-3541-7299-2)

Filmographie[modifier | modifier le code]

Deux fictions, inspirées de faits réels, ont représenté Jean-Louis Debré :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]