Jean Hamelin (historien)

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Jean Hamelin (Saint-Narcisse, - Québec, ) est un historien et professeur d’université québécois, affilié à l’École de Laval. Il a contribué au cours de sa carrière de plus de 30 ans à la formation d'un nombre impressionnant d'historiens.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il fit ses études secondaires au Collège séraphique des Pères Franciscains de Trois-Rivières. Il est diplômé de l'Université Laval et de l'École pratique des hautes études, de Paris (1957). Il entre à l'Institut d'histoire de l'Université Laval la même année.

Jean Hamelin a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire économique, sociale, politique et religieuse du Québec et du Canada. Il a signé également une quarantaine d'articles pour le Dictionnaire biographique du Canada. Il est le frère de Marcel Hamelin.

Jean Hamelin naît d'une mère enseignante et un père cordonnier tous deux conservateurs et ultramontains. La religion fut très présente dans l’enfance et l’adolescence de Jean Hamelin. Selon Nive Voisine (1996) : « Son esprit critique et son désir de changer les choses s’accommodent mal de ce milieu [...] » C’est à la fin de son cours classique qu'Hamelin, ayant découvert des intérêts pour la philosophie, décide de s’orienter vers les Lettres, plus précisément l’histoire.

Jean Hamelin, sous l’influence importante de Marcel Trudel, oriente sa carrière universitaire vers l’histoire. Il quitte pour la France quelques mois pour peaufiner sa discipline. Il rédige vers 1957 un mémoire intitulé Économie et société en Nouvelle-France. Son mémoire de l'École pratique des hautes études à Paris, paru en 1960, avait pour titre : Économie et société en Nouvelle-France. En 1971, en collaboration avec Yves Roby, il publiait Histoire économique et sociale du Québec, 1851-1896, qui valut à ses deux auteurs le prix du Gouverneur général. Il a collaboré aux 2 volumes de Idéologies au Canada français de 1850 à 1900 et de 1900 à 1929.

À son retour d’Europe, il est plongé directement dans la Révolution tranquille et découvre peu à peu que les mœurs changent et, avec son nouveau travail d’enseignant à l’Université Laval, que les élèves changent aussi à plusieurs points de vue. Il remarque une montée de l’humanisme dans la mentalité des étudiants et de la société en général. Il se fera aussi un grand défenseur de cet humanisme, entre autres dans l’enseignement universitaire.

Sa pratique historique se modifie donc un peu et se tourne vers l’explication du moment présent tout en étant engagé socialement. « Cette vision s’accorde bien à la conjoncture québécoise où les débats de la fin du régime de Duplessis et les bouleversements de la Révolution tranquille créent un immense besoin d’histoire et incitent les historiens à l’engagement social. » (Nive Voisine, 1996) En fait, cet engagement social et ce renouveau dans la pratique historique était quasiment obligatoire puisque les étudiants ne sont plus les mêmes qu’au temps de l’école classique. Ils sont « imprégnés de la rationalité scientifique, assez étrangers à l’histoire, sensibilisés aux problèmes sociaux, tiraillés par divers courants idéologiques, fascinés par les technologies en émergence et fortement politisés. » (Nive Voisine, 1996) Ces nouveaux arrivants s’inscrivent dans la même lignée que la pensée de Hamelin depuis quelques années : l’humanisme.

Il était depuis 1973 responsable de la publication du Dictionnaire biographique du Canada aux Presses de l'Université Laval. En collaboration avec Nicole Gagnon, il a fait paraître, en 1984, deux tomes de l’Histoire du catholicisme québécois, qui ont obtenu le Prix du Gouverneur général. On lui doit plusieurs répertoires, notamment sur les journaux et les périodiques ainsi que sur les publications gouvernementales du Québec.

En somme, c’est à travers une société passant du conservatisme au progressisme que Jean Hamelin fera le plus gros de son travail historiographique. C’est donc en 1992 qu’il écrit ce témoignage probablement à tous ceux qui ont, comme lui, grandi et évolué dans cette société québécoise chamboulée par la Révolution tranquille et tout ce que cela implique.

Au cours de sa carrière, Jean Hamelin fut l'auteur ou le coauteur de près d’une cinquantaine d'ouvrages et d'environ soixante-quinze articles de périodiques et chapitres de livres. De plus, il a assuré la direction de soixante-seize étudiants à la maîtrise et au doctorat[1].

En premières noces il a épousé Huguette Pronovost à Saint-Narcisse en 1954, de laquelle il a eu quatre filles.[réf. nécessaire]

Ouvrages publiés[modifier | modifier le code]

  • Histoire économique du Québec, 1851-1896, avec Yves Roby
  • Histoire de l'Université Laval ; les péripéties d'une idée
  • Histoire du catholicisme québécois : le XXe siècle, tome 1 : 1898-1940
  • Le père Eugène Prévost (1860-1946), Je veux devenir un saint, 1999 (Œuvre posthume)

Honneurs[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

La rue Jean-Hamelin a été nommée en son honneur, en 2006, dans la ville de Québec.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean HAMELIN, « L’histoire des historiens : entre la reconstruction d’une mémoire collective et la recherche d’une identité », dans Éric Bédard et Julien GOYETTE (dir.), Parole d’historiens : Anthologie des réflexions sur l’histoire au Québec, Québec, Université de Montréal, 2006, p. 3029-226. Le commentaire de Jean Hamelin dans son ensemble. Hamelin parle toujours à la première personne et passe les étapes de sa carrière d’historien une à une.
  • Roby, Yves, et Nive Voisine, sous la dir. de. Érudition, humanisme et savoir : actes du colloque en l’honneur de Jean Hamelin (Québec, ), Culture d’Amérique française, Les Presses de l’Université Laval, 1996, 427 p. ; Ces actes sont présentés par de bonnes connaissances de Jean Hamelin, de milieux divers, ce qui rend les explications plus profondes et plurales.
  • « La revalorisation de l’enseignement universitaire », dans Fernand Dumont et Yves Martin (dir.), L’éducation, 25 ans plus tard ! Et après ?, Québec, IQRC, p. 253-369. Cet ouvrage détaille le rapport enseignant/histoire pour Jean Hamelin. La pensée des auteurs reflète les dilemmes posés par Hamelin tout au long de sa carrière.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François-Olivier Dorais, L'École historique de Québec : Une histoire intellectuelle, Montréal, Éditions du Boréal, , 496 p. (ISBN 9782764627365), p. 322

Liens externes[modifier | modifier le code]