Johann Adam Möhler

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Johann Adam Möhler
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Johann Adam Möhler (né le à Igersheim, Duché de Wurtemberg ; mort le à Munich) est un historien et un théologien catholique allemand. Il est avec Johann Sebastian Drey un des principaux représentants de l’école théologique de Tübingen. Son œuvre est aujourd’hui considérée comme une ouverture à l'œcuménisme et un renouveau de l'ecclésiologie, préparant plus d’un siècle à l’avance le concile Vatican II.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études de philosophie et de théologie à Ellwangen et à l’Université de Tübingen de 1815 à 1819, où il est notamment l’élève de Johann Sebastian Drey, il est ordonné prêtre en septembre 1819. Il complète sa formation par un séjour à Berlin et dans d'autres facultés protestantes (1822-1823). Retourné à Tübingen, il se spécialise en patristique et enseigne l'histoire de l'Église (privatdozent en 1825, professeur extraordinaire en 1826 et professeur ordinaire en 1828). Il poursuit à Munich de 1835 à 1838.

Ses cours attirent un large public, dont de nombreux protestants. Son œuvre la plus célèbre, La symbolique (1832), suscite à l’époque des débats et des controverses tant parmi les catholiques que chez les protestants, et provoque notamment trois réponses d'une importance considérable, celles de FC Baur, PK Marheineke et KI Nitzsch.

Pensée[modifier | modifier le code]

La pensée de Möhler marque un retour aux sources patristiques de la théologie, une conception historique de la Révélation, une ouverture à la pensée de son temps et aux doctrines des autres confessions chrétiennes. Il voit l'Église comme un organisme vivant, animé par l'Esprit saint, prolongeant le mystère de l'Incarnation (et non d’abord comme une société juridique). En faisant de l'unité le principe organique et le fondement de l'Église, il aborde la question des différences confessionnelles dans un esprit nouveau[1].

Il est considéré aujourd’hui comme un précurseur de l’ecclésiologie de Vatican II et un des pères de l'œcuménisme moderne. Il a influencé plusieurs théologiens du XXe siècle, dont Yves Congar, Henri de Lubac, Joseph Ratzinger[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Die Einheit in der Kirche oder das Princip des Katholicismus, Tübingen, 1825
  • L'Unité dans l'Église ou Du Principe du catholicisme, Bruxelles, 1839
  • Athanasius der Große und die Kirche seiner Zeit im Kampf mit dem Arianismus, 2 vols., Mayence, 1827
  • Athanase-le-Grand et l'Église de son temps en lutte avec l'arianisme (Tomes 1 à 3), Paris, 1840
  • Symbolik, oder Darstellung der dogmatischen Gegensätze der Katholiken u. Protestanten nach ihren öffentlichen Bekenntnissschriften, Mayence, 1832, 8e éd., 1871-1872
  • Neue Untersuchungen der Lehrgegensätze zwischen den Katholiken u. Protestanten, 1834
  • La Symbolique, Paris, 1859
  • Gesammelte Schriften u. Aufsatze, publié par Döllinger, Regensburg, 1839
  • Patrologie oder christliche Litterärgeschichte, éd. Franz Xaver Reithmayr, Regensburg 1839
  • La Patrologie, ou Histoire littéraire des trois premiers siècles de l'Église chrétienne, Paris, 1840
  • Vorlesungen über Kirchengeschichte, Hg. Reinhold Rieger, Munich, 1992

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cf. Notice sur Johann Adam Möhler par Michel Deneken.
  2. « C’est, selon Joseph Ratzinger, une bonne occasion de se plonger dans l’étude de la fameuse école de Tübingen pour en tirer de nouvelles perspectives. Cette école était constituée d’un groupe de théologiens réunis autour de Johann Adam Möhler qui, dans les premières décennies du XIXe siècle, avaient contribué de façon décisive à la création de la théologie historique. Ces théologiens proposaient une approche fondée sur l’histoire du salut que Ratzinger lui-même avait privilégiée dès ses recherches de Freising et de Munich. Il serait beau – pense Ratzinger – de récupérer la leçon de Möhler et de son groupe pour donner de la force au chemin de témoignage dans le monde moderne qu’a suggéré le Concile. Mais le climat de la faculté est conditionné et son attention détournée par d’autres dynamiques. « Ratzinger », conclut brièvement Kuhn, « espérait peut-être se relier à la grande tradition de Tübingen. Mais quand nous sommes arrivés, cette grande tradition n’existait plus ». » L'histoire de Joseph Ratzinger : 1966-1969, Les années difficiles d'enseignement à Tübingen par Gianni Valente.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]