Jules Sandeau

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Jules Sandeau
Portrait photographique paru dans la Galerie contemporaine littéraire, artistique, chez Ludovic Baschet (1880).
Fonction
Fauteuil 11 de l'Académie française
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Léonard Sylvain Julien SandeauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Distinction
Vue de la sépulture.
Jules Sandeau
(portrait d'après Henri Lehmann
paru dans L'Artiste en 1858).

Jules Sandeau est un romancier et auteur dramatique français, né à Aubusson (Creuse) le et mort à Paris 6e le [1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un receveur des impôts, il fait ses études à Bourges, puis se lance à Paris sans grande conviction dans des études de droit et commence à fréquenter le milieu littéraire parisien. Lors d'une réception en 1830, on lui présente Aurore Dupin, baronne Dudevant, avec laquelle il engage une liaison. Ils écrivent ensemble un roman, Rose et Blanche, ou la Comédienne et la religieuse, qui paraît en 1831 sous le pseudonyme de Jules Sand. De ce nom, Aurore Dupin gardera pour elle le pseudonyme de Sand et lui ajoutera le prénom masculin de George écrit à l'anglaise (la littérature anglaise étant alors à la mode) devenant ainsi en littérature George Sand. C'est aussi par lui qu'elle fait la connaissance d'Honoré de Balzac, à qui Jules Sandeau sert pendant un certain temps de secrétaire. Mademoiselle de la Seiglière, son œuvre la plus populaire, est en partie une exploration de la relation qu'il entretient avec Balzac.

Le Jules Sandeau est élu membre de l'Académie française au fauteuil 11, vacant par la mort de Charles Brifaut[2], il répond le 26 mai 1859 au discours de réception prononcé par Camille Doucet[3]. En décembre de la même année il est nommé conservateur adjoint de la bibliothèque Mazarine[4] — où il était entré comme bibliothécaire en 1853 — succédant à Théophile Baudement parti à la bibliothèque Impériale. Ces fonctions lui valent l'attribution d'un logement au palais de l'Institut. Il y occupe d'abord les quatre pièces du logement du sous-bibliothécaire situé du côté du pavillon de la Bibliothèque (côté est), au deuxième étage par l'escalier de service, avant d'obtenir, en tant qu'académicien, un appartement moins exigu dans le pavillon opposé (côté ouest) dit pavillon des Arts[5]. En 1859, Napoléon III le créé bibliothécaire du palais de Saint-Cloud[2] qui est pillé et incendié en octobre 1870[6].

Jules Sandeau meurt le 24 avril 1883, à 72 ans, en son domicile à Paris, au pavillon des Arts, 1, rue de Seine dans le 6e arrondissement de Paris et est inhumé au cimetière du Montparnasse (9e division[7]).

Il est l'auteur d'une cinquantaine de romans et de pièces de théâtre, ces dernières ayant connu de son vivant un plus grand succès que les premiers. Il avait perdu un fils unique, officier de marine, mort d'une maladie de poitrine après la guerre de 1870[8]. Son dernier roman, La Roche aux mouettes, qui raconte les origines d'une vocation maritime, est dédié à son neveu Paul[9].

Jules Sandeau et Honoré de Balzac[modifier | modifier le code]

En 1834, le « petit Jules » rencontra Balzac à qui il confia son désespoir après sa rupture avec George Sand, avouant qu'il envisageait de se suicider, qu'il était sans ressources et sans but. Balzac lui proposa de s'installer rue Cassini et de l'aider à rédiger un drame dont le scénario était déjà prêt : La Grande Mademoiselle[10]. Mais la puissance de travail de Balzac effraya rapidement le jeune Sandeau qui se plaignait de ce « qu'il était réveillé en sursaut par le Titan désireux de me lire des pages fraîches du roman nouveau ou de m'atteler à la correction de ses innombrables épreuves. »[11] Finalement, l'opinion de Balzac sur Jules Sandeau rejoignit assez vite celle de George Sand, qui avait jugé le petit Jules paresseux, nonchalant, sans volonté. Il put le vérifier en 1836, lorsque Jules Sandeau s'enfuit de la rue Cassini, laissant à son protecteur toutes ses dettes et un loyer impayé[12].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Jules Sandeau
Portrait paru dans Harper's Magazine en 1873.
  • Rose et Blanche, en collaboration avec sa jeune maîtresse, Aurore Dupin baronne Dudevant (future George Sand), roman signé du pseudonyme "Jules Sand" (1831)[13]
  • Vie et malheurs de Horace de Saint-Aubin (1836)[14]
  • Les Revenants, avec Arsène Houssaye (1836)
  • Marianna, portrait de George Sand (1839)
  • Le Docteur Herbeau (1841)
  • Madame de Vandeuil, avec Arsène Houssaye (1843)
  • Mademoiselle de Kérouare (1843)
  • La Dernière Fée (1844)
  • Catherine (1845)
  • Le Docteur Herbeau (1846)
  • Mademoiselle de La Seiglière (1848)
  • Madeleine (1848)[Note 1]
  • La Chasse au roman (1849)
  • Sacs et Parchemins (1851)
  • Un héritage (1852)
  • Le jour sans lendemain (1853)
  • La Maison de Penarvan (1858)
  • La Roche aux mouettes (1871)

Théâtre[modifier | modifier le code]

Varia[modifier | modifier le code]

  • Un début dans la magistrature (1863)

Adaptations au cinéma[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon Simone Vierne, Madeleine serait de Paschal Grousset, que celui-ci aurait abandonné à Sandeau sous le poids de l'endettement[15]. Toutefois cette supposition reste extrêmement douteuse, puisque l'ouvrage en question paraît en 1848[16] (Grousset aurait alors eu 4 ans).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès à Paris 6e, n° 892, vue 25/31.
  2. a et b Jules Sandeau, notice sur le site de l’Académie française.
  3. Discours prononcés dans la Séance publique tenue par l'Académie Française pour la réception de M. Jules Sandeau, le 26 mai 1859, Paris, Firmin Didot, 1859 (en ligne).
  4. Décret impérial du 3 décembre 1859. Cf. Personnel de la Bibliothèque Mazarine, In: Bulletin administratif de l'instruction publique. Tome 10 n°120, décembre 1859, p. 248.
  5. Alfred Franklin, Histoire de la Bibliothèque Mazarine et du Palais de l'Institut, deuxième édition, H. Welter, Paris, 1901, p. 321 (en ligne).
  6. Comité d’histoire de la BnF, Saint-Cloud (bibliothèque du château de) notice publiée sur le site comitéhistoire.bnf.fr
  7. Registre journalier d'inhumation du Cimetière du Montparnasse de 1883 en date du 27 avril (vue 3/31) et en date du 7 mai (vue 9/31)
  8. Jules Claretie, « Jules Sandeau », (consulté le )
  9. « bibliotheca Augustana », sur www.hs-augsburg.de (consulté le )
  10. « Je prends Jules Sandeau avec moi : il faut le meubler, puis le piloter dans l'océan littéraire, ce pauvre naufragé plein de cœur [...]. » Lettres à l'Étrangère, tome 1
  11. Mabel Silver, Jules Sandeau, l'homme et sa vie, 1936, éd. Boivin, p. 84
  12. André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac
  13. J. Sand, Rose et Blanche, Nérac, Edition d'Albret, , 489 p. (ISBN 2-9503302-4-X), Dans la postface, H. Delpont estime, preuves à l'appui, que Jules Sandeau n'eut qu'un rôle infime dans la rédaction de ce roman.
  14. Voir Roland Chollet, préface de L'Excommunié, Genève, Cercle du bibliophile, Romans de jeunesse de Balzac, tome XXXVII, 1968, p. 9
  15. Simone Vierne, « L'authenticité de quelques œuvres de Jules Verne », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 73, no 3,‎ , p. 454 (note n°14) (lire en ligne)
  16. Gustave Vattier, Galerie des Académiciens : Portraits littéraires et artistiques, vol. 3, Amyot, (lire en ligne), « M. Jules Sandeau », p. 58 (note de bas de page)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mabel Silver, Jules Sandeau, l'homme et la vie, Boivin, 1936.
  • Florica Dulmet, Un Romantique converti : Jules Sandeau (1811-1883). Écrits de Paris, Paris 1983.
  • Brigitte Rastoueix-Guinot, Jules Sandeau, le premier romancier académicien, Pulim, 2003.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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