L'Homme invisible (roman)

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L'Homme invisible
Image illustrative de l’article L'Homme invisible (roman)
Couverture de l'édition originale anglaise de 1897

Auteur H. G. Wells
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Roman
Science-fiction
Version originale
Langue Anglais britannique
Titre The Invisible Man
Éditeur C. Arthur Pearson (Londres)
Date de parution juillet 1897
Version française
Traducteur Achille Laurent
Éditeur Paul Ollendorff
Date de parution 1901
Type de média Livre papier

L'Homme invisible (titre original : The Invisible Man) est un roman de science-fiction de H. G. Wells, publié en 1897.

Résumé[modifier | modifier le code]

L'Homme invisible de H. G. Wells, couverture illustrée par Ludvík Strimpl pour l'édition française chez Calmann-Lévy (1912).

Après quinze ans de recherches ruineuses, l'albinos Griffin invente une formule scientifique permettant de devenir invisible. Ayant réussi une expérience sur le chat de sa voisine, le savant décide d'expérimenter la formule sur lui-même, notamment pour fuir ses créanciers, avant d'incendier sa mansarde londonienne pour effacer ses traces.

Profitant de son pouvoir, Griffin commence par se livrer à de menus larcins pour subsister, en pillant des boutiques puis en dévalisant et en assommant des particuliers. Néanmoins, il supporte fort difficilement les nombreux inconvénients générés par son invisibilité. D'un naturel caractériel et misanthrope, en butte à mille difficultés matérielles l'empêchant de poursuivre ses expérimentations, il sombre progressivement dans la démence.

Couvert de vêtements, le visage enveloppé de bandelettes et arborant un nez en carton, il quitte Londres pour se réfugier à Iping, un petit village sis dans le Sussex de l'Ouest. Incapable de trouver la formule permettant d'annuler les effets de son expérience, l'homme invisible fuit le village après y avoir été confondu à la suite d'un vol.

Le savant parvient dans la petite ville de Port Burdock où il rencontre fortuitement le docteur Kemp, un ancien condisciple à qui il confie son histoire. Effrayé par l'immoralité et les projets criminels de l'homme invisible, Kemp le dénonce aux autorités locales. Griffin parvient à s'échapper mais cette trahison le plonge irrémédiablement dans la folie. Après avoir commis un meurtre absurde sur la personne d'un promeneur innocent, il entreprend d'asservir Port Burdock en affichant subrepticement des messages mégalomaniaques où il se proclame avec superbe « Invisible Ier », maître d'un empire sur lequel cesse l'autorité de la Reine. L'homme invisible annonce qu'il débutera son règne terroriste en « exécutant » le docteur Kemp. En définitive, tandis que Griffin s'apprête à commettre cet assassinat, plusieurs habitants de Port Burdock parviennent collectivement à saisir l'homme invisible avant de le lyncher. Le cadavre du savant albinos redevient alors visible.

À l'insu de tous, les notes scientifiques de Griffin demeurent entre les mains d'un individu incapable de les comprendre : le vagabond Thomas Marvel, ancien comparse (à son corps défendant) de l'albinos. Grâce à l'argent volé par celui-ci, le trimardeur s'est offert une petite auberge où il feuillette épisodiquement les manuscrits du savant, en rêvant au pouvoir conféré par l'invisibilité.

Aspects scientifiques[modifier | modifier le code]

Certains scientifiques de l'époque estimaient qu'un homme invisible serait nécessairement aveugle, puisque la lumière traverserait ses rétines au lieu de les stimuler. Wells connaissait cette hypothèse[1].

Griffin, passionné d'optique, décrit brièvement le processus ayant conduit à son invisibilité. Il explique avoir mis au point une méthode jouant sur l'absorbance de la lumière des objets physiques, au point de parvenir à les rendre invisibles[2].

Adaptations[modifier | modifier le code]

Films[modifier | modifier le code]

Séries télévisées[modifier | modifier le code]

série télévisée britannique de 26 épisodes de 30 minutes, diffusée en 1959 ;
série télévisée américaine en 13 épisodes de 49 minutes diffusée en 1975. Avec David McCallum dans le rôle du Docteur Daniel Westin (l'homme invisible).
série télévisée américaine en 13 épisodes de 49 minutes diffusée en 1976. Avec Ben Murphy dans le rôle de Sam Casey. Dans cette série le héros utilise une montre de haute technologie pour devenir invisible.
minisérie de 6 épisodes de 26 minutes ou 3 épisodes de 50 minutes. Créée par Barry Letts du au sur BBC One. Avec Pip Donaghy (L'homme invisible), Michael Sheard (Le révérend Bunting).
série télévisée américaine en 46 épisodes de 42 minutes diffusée sur Sci-Fi, en France sur TF1. Avec Vincent Ventresca dans le rôle de Damien Fawkes (Darien Fawkes en VO) (L'homme invisible).

Bande dessinée / Comics[modifier | modifier le code]

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Romans et nouvelles inspirés du récit de Wells[modifier | modifier le code]

Monsieur... Rien ! Aventures extraordinaires d'un homme invisible, roman populaire de Louis Boussenard inspiré par l'œuvre de H. G. Wells. Couverture illustrée par Georges Conrad (1907).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Joseph Altairac, Herbert George Wells : parcours d'une œuvre, Amiens, Encrage, coll. « Références » (no 7), , 207 p. (ISBN 2-906389-88-9, présentation en ligne).
  2. « Il fallait réduire l'indice de réfraction entre deux centres d'où rayonnaient certaines vibrations de l'éther… dont je vous parlerai plus tard… Non, il ne s'agit pas de rayons Roentgen : je ne sache pas que les miens aient déjà été décrits ; pourtant, l’existence en est assez évidente. J'avais surtout besoin de deux petites dynamos, et je les actionnait avec un moteur à gaz, bon marché. » ; H. G. Wells, L'Homme invisible, page 102 du récit.
  3. Louis Janvier Dalbis, La Science moderne, vol. 5, J.-B. Baillière & fils, 1928, p. 277.
  4. Le Rocambole, n° 32, « Cousins de Jules Verne », automne 2005, p. 28.
  5. Hélène Péret et Jean-Claude Péret, Le monde extraordinaire de Jules Verne, Cheminement, 2006, p. 174.
  6. « L'univers de Jules Verne de A à Z », dans Jules Verne, Les romans des îles, Omnibus, 2010, p. 1123.
  7. Arthur B. Evans (trad. Julien Jaegly), « La science-fiction fantastique de Maurice Renard », ReS Futurae, no 11,‎ , § 27 (lire en ligne) : Cette nouvelle humoriste, rédigée par Maurice Renard en 1923, est une critique satirique du roman de Wells dans laquelle il explique que rendre un humain invisible implique obligatoirement de le rendre aveugle.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Bernard Bergonzi, The Early H.G. Wells : A Study of the Scientific Romances, Manchester / Toronto, Manchester University Press / University of Toronto Press, , X-226 p. (présentation en ligne), chap. 4 (« The Wonderful Visit, The Island of Dr. Moreau, and The Invisible Man »), p. 89-122.
  • (en) Rachel A. Bowser, « Visibility, Interiority, and Temporality in The Invisible Man », Studies in the Novel, Johns Hopkins University Press, vol. 45, no 1,‎ , p. 20-36 (JSTOR 23406582).
  • (en) Paul A. Cantor, « The Invisible Man and the Invisible Hand : H. G. Wells's Critique of Capitalism », The American Scholar, The Phi Beta Kappa Society, vol. 68, no 3,‎ , p. 89-102 (JSTOR 41212907).
  • (en) Paul A. Cantor et Laura Sinclair Odelius, « The Invisible Man and the Invisible Hand : [with replies] », The American Scholar, The Phi Beta Kappa Society, vol. 68, no 4,‎ , p. 151-153 (JSTOR 41212950).
  • Pierre Cassou-Noguès, « Gygès », dans François Angelier et Stéphane Bou (dir.), Dictionnaire des assassins et des meurtriers, Paris, Calmann-Lévy, , 607 p. (ISBN 978-2-7021-4306-3).
  • (en) Gianluca Guerriero, « Punishment, Purgatory, and Paradise : Hating the Sin, and Sometimes the Sinner, in H.G. Wells's The Island of Doctor Moreau and The Invisible Man », dans Emelyne Godfrey (dir.), Utopias and Dystopias in the Fiction of H. G. Wells and William Morris, Londres, Palgrave Macmillan, , XVIII-282 p. (ISBN 978-1-137-52339-6, DOI 10.1057/978-1-137-52340-2_12), p. 189–207.
  • (en) Philip Holt, « H.G. Wells and the Ring of Gyges », Science Fiction Studies, Greencastle (Indiana), SF-TH Inc, vol. 19, no 2,‎ , p. 236-247 (JSTOR 4240153).
  • (en) David J. Lake, « The Whiteness of Griffin and H.G. Wells's Images of Death, 1897-1914 » [« La blancheur de Griffin, images de la mort dans l'œuvre de Wells, 1897-1914 »], Science Fiction Studies, Greencastle (Indiana), SF-TH Inc, vol. 8, no 1,‎ , p. 12-18 (JSTOR 4239377).
  • (en) David J. Lake, « Port Burdock in The Invisible Man : Where does Griffin die ? », The Wellsian, The H.G. Wells Society, vol. 23,‎ , p. 24-34 (ISSN 0263-1776, lire en ligne).
  • (en) Frank McConnell, The Science Fiction of H.G. Wells, New York / Oxford, Oxford University Press, coll. « Science-fiction Writers Series », , IX-235 p. (ISBN 0-19-502811-2, présentation en ligne).
  • (en) Steven McLean, The Early Fiction of H.G. Wells : Fantasies of Science, Basingstoke, Palgrave Macmillan, , 242 p. (ISBN 978-0-230-53562-6, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • (en) Anne Stiles, « Literature in « Mind » : H. G. Wells and the Evolution of the Mad Scientist », Journal of the History of Ideas, University of Pennsylvania Press, vol. 70, no 2,‎ , p. 317-339 (JSTOR 40208106).
  • (en) Jeanne Murray Walker, « Exchange Short-Circuited : The Isolated Scientist in H. G. Wells's The Invisible Man », The Journal of Narrative Technique, vol. 15, no 2,‎ , p. 156-168 (JSTOR 30225123).
  • (en) Keith Williams, H. G. Wells, Modernity and the Movies, Liverpool University Press, coll. « Liverpool Science Fiction Texts and Studies » (no 36), , 256 p. (ISBN 978-1-84631-059-1, présentation en ligne), chap. 2 (« The Dis/Appearance of the Subject: Wells, Whale and The Invisible Man »), p. 49-72.

Liens externes[modifier | modifier le code]