Le Fantôme de l'Opéra

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Le Fantôme de l'Opéra
Image illustrative de l’article Le Fantôme de l'Opéra
Grimé en masque de la mort rouge à l'occasion d'un bal costumé, Erik le Fantôme descend le grand escalier de l'opéra Garnier. Il y « apparaît avec son véritable visage, défiant les personnages masqués de sa laideur dévoilée[1]. »
Aquarelle d'André Castaigne en frontispice de la première édition américaine du roman (1911)[2].

Auteur Gaston Leroux
Pays Drapeau de la France France
Genre Roman
Éditeur Pierre Lafitte
Date de parution 1910
Nombre de pages 520 (variable selon l'édition)

Le Fantôme de l'Opéra est un roman français « à la lisière du policier et du fantastique »[3], écrit par Gaston Leroux et publié en 1910.

Historique[modifier | modifier le code]

À gauche, la 1re page du manuscrit autographe du roman. À droite, la couverture illustrée par Adolphe Cossard pour l'édition originale publiée chez Pierre Lafitte en 1910.

Le roman paraît d'abord en feuilleton dans Le Gaulois (à partir de jusqu'à ), puis en volume chez Pierre Lafitte en mars 1910[4]. Il paraît encore dans divers journaux, dont L'Écho d'Alger du au .

Il s'inspire peut-être d'une histoire d'amour dans l'ancien opéra[5] et de rumeurs qui ont couru sur de prétendus mystères provenant des dédales souterrains de l'Opéra Garnier à Paris dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le peuple qui n'a pas accès à ce lieu réservé aux privilégiés aimant l'associer à des légendes.

Il est possible aussi que Leroux, en mettant en scène le fantôme menaçant de faire exploser la salle de spectacle, fasse allusion à des incendies très fréquents en raison de l'emploi des bougies et de l'inflammabilité des décors peints en toile (incendies de l'opéra Le Peletier en 1873 et en 1861, ainsi qu'en 1862 où les vêtements d'une danseuse prennent feu. Elle meurt des suites de ses blessures. Selon la légende, son fiancé aurait survécu, défiguré par les flammes ; incendie de l’Opéra-Comique en 1887) voire au drame du Bazar de la Charité le [6]. Gaston Leroux a également pu s'inspirer du roman Trilby de George du Maurier[7].

Résumé[modifier | modifier le code]

L'Opéra Garnier vers 1900.

Des événements surnaturels ont lieu à l'Opéra : le grand lustre s'effondre pendant une représentation, un machiniste est retrouvé pendu. La direction doit se rendre à l'évidence : un fantôme ou un homme machiavélique nommé Erik hante le théâtre. Certains affirment avoir vu le visage déformé de cet être qui ne semblerait pas être humain. Peu après, les directeurs de l'Opéra se voient réclamer 20 000 francs par mois de la part d'un certain « Fantôme de l'Opéra » qui exige aussi que la loge numéro 5 lui soit réservée.

Au même moment, une jeune chanteuse orpheline nommée Christine Daaé[8], recueillie par la femme de son professeur de chant, est appelée à remplacer une diva malade, la Carlotta. Elle incarne une Marguerite éblouissante dans Faust de Gounod. Or, elle est effrayée. Au vicomte Raoul de Chagny, qui est secrètement amoureux d'elle, elle confesse une incroyable histoire. La nuit, une voix mélodieuse l'appelle : elle entend son nom et cela lui suffit pour inspirer son chant. En outre, l'ange de la musique visite fréquemment sa loge. Elle affirme avoir entrevu l'être qui l'accompagne dans son art. Mais Raoul et Christine ne tardent pas à découvrir que cette voix est celle du fameux fantôme nommé Erik, l'être au visage hideux, objet des rumeurs à l'Opéra. Ancien prestidigitateur, il s'est réfugié dans son royaume souterrain, sous l'Opéra, pour y composer une œuvre lyrique. Passionnément épris de la jeune Christine, il l'enlève et l'emprisonne dans son repaire des sombres profondeurs.

Raoul de Chagny, aidé d'un mystérieux Persan, se lance à la recherche de la jeune femme. Il doit alors affronter une série de pièges diaboliques conçus par le fantôme, grand maître des illusions. Mais la persévérance du jeune Raoul et le courage de Christine, prête à sacrifier sa vie pour sauver le jeune homme, dont elle aussi est éprise, poussent Erik, le fantôme de l'Opéra, au repentir.

Adaptations[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Comédies musicales[modifier | modifier le code]

  • Phantom der Oper (1949) d'Arndt Gerber et Paul Wilhelm
  • Phantom of the Opera (1976/1984) de Ken Hill sur des musiques de Gounod, Offenbach, Verdi et autres.
  • The Phantom of the Opera (1986) d'Andrew Lloyd Webber et Charles Hart
  • The Phantom of the Opera or The Passage of Christine (1986) de David Bishop et Kathleen Masterson
  • The American Phantom of the Opera: A Love Story (1987) de Helen Grigal et Walter Anderson
  • The Pinchpenny Phantom of the Opera: An Affordable Musical Comedy (1988) de Dave Reiser et Jack Sharkey
  • The Phantom of the Opera: The Play (1989) de John Kenley, Robert Thomas Noll et David Gooding avec des musiques de Gounod
  • Phantom of the Opera (1990) de Bruce Falstein, Lawrence Rosen et Paul Shierhorn
  • Phantom (The American Musical Sensation) (1991) d'Arthur Kopit et Maury Yeston
  • Phantom of the Op'ry: A Melodrama with Music (1991) de Tom Kelly, Gerald V. Castle et Michael C. Vigilant
  • Phantom (1991) de David H. Bell etTom Sivak.
  • Phantom of the Soap Opera (1992) de Craig Sodaro et Randy Villars
  • The Phantom of the Opera (1992) de Joseph Robinette et Robert Chauls.
  • Phantom of the Opera (1992) de Michael Tilford et Tom Alonso
  • The Phantom of the Country Opera (1995) de Sean Grennan, Kathy Santen, Cheri Coons et Michael Duff
  • The Phantom of the Opera (1996) de Rob Barron et David Spencer
  • Phantom of the Opera: A New Musical (2010) de Michael Sgouros et Brenda Bell
  • Das Phantom der Oper (2010) de Thomas Zaufke, Felix Müller et Victor Hunt
  • Le Fantôme de l'Opéra (2016), Théâtre Mogador, Paris : annulé pour cause d'incendie
  • Andrew Lowd Webber's Phantom of the Opera (2021-2022) de Cameron Mackintosh

Ballet[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Musique[modifier | modifier le code]

  • The Phantom of the Opera (1978) de Walter Murphy
  • Phantom of The Opera (1980) d'Iron Maiden
  • Le Fantôme de l'Opéra (1988) de Jean-Patrick Capdevielle
  • The Phantom of the Opera (1990) de Gabriel Thibaudeau
  • Phantom of the Rapra (1995) de Bushwick Bill
  • Il Fantasma dell'Opera (1996) d'Ataraxia
  • Phantom of the Opera (1998) de Me First and the Gimmie Gimmies
  • The Phantom of the Opera (1999) de Dreams of Sanity et Lacrimosa
  • The Phantom Opera Ghost (2001) d'Iced Earth
  • Phantom of the Opera (2002) de Nightwish
  • Yami yori kurai doukoku no a cappella to bara yori akai jounetsu no aria (2005) de D
  • Phantom of The Opera (2007) du groupe de power metal américain HolyHell
  • Phantom et Phantom Pt. II (2007) du groupe Justice
  • Phantom (2008) de T-Pain
  • Phantom (2009) de Black Skud
  • Phantom of the Opera (2009) du groupe japonais Liv Moon
  • The Phantom of the Opera (2011) de Pierre Thilloy
  • Phantom of the Opera (2012) de Lindsey Stirling
  • Opera (2012) du groupe coréen Super Junior
  • Phantom of the Opera Medley (2013) de Taylor Davis et Lara de Wit
  • Phantom of the Opera Medley (2014) de Peter & Evynne Hollens
  • The Phantom of the Opera (2017) Prague Cello Quartet
  • Puppet Show, du groupe Avatar, la guitare jouant l'air principal, 2014

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

  • Opera no Kaijin (Le Fantôme de l'Opéra), manga du dessinateur JET, publié en 1989, toujours inédit dans les pays francophones.
  • Le Masque, un manga librement basé sur le Fantôme de l'Opéra, publié en 1994, toujours inédit dans les pays francophones.
  • Operaza no Kaijin (Le Fantôme de l'Opéra), manga de la dessinatrice Harumo Sanazaki, publié en 2005 au Japon, publié en France par Isan manga, coll. Littérature, 2018.
  • Le Fantôme de l'Opéra (en deux tomes), adaptation et dessin de Christophe Gaultier, couleurs de Marie Galopin, éditions Gallimard, coll. Fétiche, 2011.

Romans inspirés par Le Fantôme de l'Opéra[modifier | modifier le code]

  • The Phantom of Manhattan (1999), par Frederick Forsyth. Erik a émigré à New-York, où il va essayer de récupérer Christine, devenue une diva internationale.
  • Masquarade (1995) de Terry Pratchett parodie l'œuvre de Gaston Leroux.
  • Sing me Forgotten (2021) de Jessica Olson, où le fantôme de l'Opéra est une jeune femme au visage masqué pour cacher sa difformité et dont les pouvoirs surnaturels l'obligent à vivre cachée dans les catacombes de l'Opéra. Elle va devenir le mentor d'un beau et talentueux jeune ténor[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. François Raymond et Daniel Compère, Les maîtres du fantastique en littérature, Paris, Bordas, coll. « Les Compacts » (no 36), , 256 p. (ISBN 2-04-018502-X), p. 107.
  2. Timothée Picard, La civilisation de l'opéra : sur les traces d'un fantôme, Paris, Fayard, , 727 p. (ISBN 978-2-213-68182-5, présentation en ligne).
  3. Marc Lits, Le roman policier : introduction à la théorie et à l'histoire d'un genre littéraire, Liège, Éditions du Céfal, coll. « Bibliothèque des Paralittératures » (no 4), , 2e éd., 208 p. (ISBN 2-87130-065-8, lire en ligne), p. 43.
  4. Shah 2016, p. 13-16.
  5. Shah 2014.
  6. Picard 2016, p. 121.
  7. Hogle 2002, p. 22-24.
  8. La soprano Christine Nilsson semble avoir inspiré des traits de la biographie imaginaire de Christine Daaé. Cf Thierry Santurenne, L'opéra des romanciers. L'art lyrique dans la nouvelle et le roman français, 1850-1914, Harmattan, , p. 50
  9. (en) « Sing me Forgotten », sur jessicasolson.com.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie-Claire Bancquart, Paris « Belle Époque » par ses écrivains, Paris, Paris-Musées / Société Nouvelle Adam Biro, coll. « Essais », , 159 p. (ISBN 2-87660-196-6), « Du roman policier à l’anticipation. Paris-Mystère, Paris-Enfer », p. 52-70.
  • Isabelle Casta-Husson, Le travail de l'« obscure clarté » dans Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux, Paris, Lettres modernes, coll. « Archives des lettres modernes » (no 268), , 79 p. (ISBN 2-256-90462-8).
  • Maria Pia Forchetti, « Une île souterraine : la demeure du Fantôme de l'Opéra », dans Jean Burgos et Gianfranco Rubino (dir.), L'île et le volcan : formes et forces de l'imaginaire, Paris, Lettres modernes, coll. « Circé : cahiers de recherche sur l'imaginaire / Thématique de l'imaginaire », , 282 p. (ISBN 2-256-90961-1), p. 133-143.
  • (en) Catherine Gorman, « The Gothic Voice of Gaston Leroux's Le Fantôme de l'Opéra », The Victorian, vol. 5, no 1,‎ (ISSN 2309-091X, lire en ligne).
  • (en) Ann C. Hall, Phantom Variations : The Adaptations of Gaston Leroux's Phantom of the Opera, 1925 to the Present, Jefferson (Caroline du Nord), McFarland & Company, , 199 p. (ISBN 978-0-7864-4265-2).
  • (en) Harriet Hawkins, « Some Parables of a Woman's Talent : Angels of music, demon lovers and red shoes », dans Classics and Trash : Traditions and Taboos in High Literature and Popular Modern Genres, Toronto / Buffalo, University of Toronto Press, coll. « Theory / culture series », , p. 39-52.
  • Atsushi Hiraoka, « L'intérêt du Fantôme de l'Opéra : traduire le roman populaire », dans Cécile Sakai et Nao Sawada (dir.), Pour une autre littérature mondiale : la traduction franco-japonaise en perspective, Arles, Éditions Picquier, , 222 p. (ISBN 978-2-8097-1519-4, présentation en ligne), p. 157-165.
  • (en) Jerrold E. Hogle, « The Gothic crosses the Channel : abjection and revelation in Le Fantôme de l'Opéra », dans Avril Horner (dir.), European Gothic : A Spirited Exchange 1760–1960, Manchester University Press, (ISBN 0-7190-6063-X), p. 204-229.
  • (en) Jerrold E. Hogle, The Undergrounds of the Phantom of the Opera : Sublimation and the Gothic in Leroux's Novel and Its Progeny, New York, Palgrave Macmillan, , XIII-262 p. (ISBN 0-312-29346-1, présentation en ligne).
  • Elizabeth M. Knutson, « Le Fantôme de l'Opéra : le charme de la supercherie », The French Review, American Association of Teachers of French, vol. 70, no 3,‎ , p. 416-426 (JSTOR 399229).
  • Gilles Menegaldo, « Deux figures masquées dans le film d'horreur : le fantôme de l'opéra et l'homme au masque de cire », Cinémaction, no 118,‎ , p. 109-117 (ISSN 0243-4504).
  • (en) Laura Paola Pellegrini, Le Fantôme de l'Opéra by Gaston Leroux : The novel's evolution and its theatrical and cinematic adaptations in the 20th century, Milan, LED Edizioni Universitarie, , 112 p. (ISBN 978-8879164757).
  • (en) George Perry, The Complete Phantom of the Opera, New York, Henry Holt and Company, , 167 p. (ISBN 978-0-80500-657-5).
  • Timothée Picard, La Civilisation de l'opéra : sur les traces d'un fantôme, Paris, Fayard, , 727 p. (ISBN 978-2-213-68182-5, présentation en ligne).
  • Cormac Newark, « « Vous qui faites l'endormie » : The Phantom and the Buried Voices of the Paris Opéra », 19th-Century Music, University of California Press, vol. 33, no 1,‎ , p. 62-78 (DOI 10.1525/ncm.2009.33.1.062).
  • Thierry Santurenne, « Monstruosité et réflexion métalittéraire dans Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux », Belphégor. Littérature populaire et culture médiatique, vol. 3, no 2,‎ (lire en ligne).
  • (en) Kirk J. Schneider, Horror and the Holy : Wisdom-Teachings of the Monster Tale, Chicago, Open Court Publishing, , 164 p. (ISBN 978-0-8126-9225-9, lire en ligne), « Further Studies in Hyperconstriction : The Phantom of the Opera », p. 45-50.
  • (en) Raj Shah, « No Ordinary Skeleton : Unmasking the Secret Source of Le Fantôme de l'Opéra », Forum for Modern Language Studies, vol. 50, no 1,‎ , p. 16-29 (DOI 10.1093/fmls/cqt048).
  • (en) Raj Shah, « The Publication and Initial French Reception of Gaston Leroux's Le Fantôme de l'Opéra », French Studies Bulletin, Oxford University Press, vol. 37, no 138,‎ , p. 13-16 (DOI 10.1093/frebul/ktw004).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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