Pierre Milza

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Pierre Milza
Fonctions
Directeur (d)
Centre d'histoire de Sciences Po
-
Président
Comité franco-italien d'études historiques (d)
jusqu'en
Président
Centre d'études et de documentation sur l'émigration italienne
jusqu'en
Professeur
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
Saint-MaloVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Pierre Louis MilzaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Enfant
Olivier Milza (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Partis politiques
Directeur de thèse
Distinctions
Œuvres principales
L'Italie fasciste devant l’opinion française (1920-1940) (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Pierre Milza, né le à Paris et mort le à Saint-Malo, est un historien français. Il a été professeur d'histoire contemporaine à l’Institut d'études politiques de Paris.

Ses nombreux travaux se concentrent principalement sur l'histoire de l'Italie, l'histoire de l'immigration italienne en France et l'histoire du fascisme, dont il est l'un des spécialistes reconnus.

Pierre Milza est notamment l'auteur de Voyage en Ritalie, Mussolini (prix Guizot-Calvados, grand prix d’histoire de la Société des gens de lettres, grand prix du Collège de France, prix Paul-Michel Perret de l’Académie des sciences morales et politiques), Napoléon III (prix des Ambassadeurs, prix de la biographie du Point), Histoire de l’Italie des origines à nos jours (prix Joseph-du-Teil 2006 de l’Académie des sciences morales et politiques) et Garibaldi.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Le père de Pierre, Pietro Milza, est un immigré italien originaire de la ville de Bardi, près de Parme en Italie[1]. Instruit et parlant le français, Pietro s'installe à Nice en 1927. Il y trouve un emploi comme maître d'hôtel dans un palace, le Westminster, avant d'épouser une Française, ouvrière dans un atelier de fabrication de carton. Pietro Milza meurt prématurément durant la guerre, en 1943, et confie la garde de son enfant à la grand-mère française de ce dernier. Pierre Milza grandit ensuite près du square du Temple à Paris[2].

Pierre Milza est le père de deux enfants : l'aîné, Olivier Milza, est également historien[3], et le cadet, Stéphane Milza, agent immobilier à Saint-Malo.

Dans les années 1980, il s'installe à Miniac-Morvan, près de Saint-Malo[4].

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Pierre Milza est reçu 1er à l'agrégation d'histoire[3]. Il est docteur des lettres en 1977[5].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Après avoir envisagé un temps d'enseigner l'EPS[3], Pierre Milza devient instituteur d'école d'application en 1953. Il est nommé dans une école primaire du 16e arrondissement de Paris. Il fréquente également l’École normale d'instituteurs de la Seine à cette époque, où il rencontre Serge Berstein[3], qui devient son meilleur ami[3].

En 1961, Pierre Milza devient professeur de collège. Reçu à l'agrégation, il est nommé en 1964 professeur agrégé d'histoire au lycée Michelet de Vanves. Il quitte ce poste en 1966 lorsqu'il devient attaché de recherches au CNRS.

En 1968, il est nommé assistant, puis maître assistant à l'Institut d'études politiques de Paris. Il conserve ce grade jusqu'en 1977. Devenu un spécialiste de l’Italie contemporaine et plus précisément du fascisme, accède en 1978 au grade professeur, puis en 2000 à l'éméritat, au sein de Sciences Po.

En 1984, il fonde le Centre d’histoire de l’Europe au XXe siècle (CHEVS) à la Fondation nationale des sciences politiques. Jusqu'en 2000, année où Jean-François Sirinelli lui succède, il en est directeur. Il a aussi enseigné une année à l'Institut universitaire de hautes études internationales (IUHEI) de l'université de Genève[6].

Il a dirigé la Revue d'histoire moderne et contemporaine. Il a aussi présidé jusqu'en 1982 le Comité franco-italien d’études historiques et le centre d'études et de documentation sur l'émigration italienne (CEDEI).

Il était membre du conseil scientifique de l'Institut François-Mitterrand[4].

Prises de positions[modifier | modifier le code]

Il a été « compagnon de route » du Parti communiste français dans les années 1950, avant d'adhérer au Parti socialiste[3].

Il est, en 2005, l'un des signataires de la pétition Liberté pour l'histoire[7].

Mort et hommages[modifier | modifier le code]

Pierre Milza meurt à Saint-Malo le [4]. Sergio Romano lui rend hommage dans le Corriere della Sera, journal auquel Pierre Milza avait collaboré[8]. D'autres personnalités, dont le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, saluent également la mémoire de ce spécialiste de l'Italie et du fascisme[9].

Travaux[modifier | modifier le code]

Pierre Milza est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’Italie, du fascisme, des relations internationales et de la France aux XIXe et XXe siècles, dont il est considéré comme l'un des plus grands spécialistes[10]. Il est également un spécialiste de l'histoire de l'immigration italienne en France et des questions d'intégration[11].

Il est aussi l’auteur de manuels de la collection « Initial » chez Hatier, en collaboration avec Serge Berstein[3]. Considérés par de nombreux professeurs de Sciences Po et de prépa comme des manuels de référence alliant rigueur, synthèse et exhaustivité, ces ouvrages appelés couramment par le surnom « les Berstein-Milza » sont encore de nos jours[Quand ?] recommandés aux élèves souhaitant présenter les différents concours des IEP. Avec Serge Berstein, il a également dirigé les collections « Nations d'Europe » chez Hatier, et « Questions au XXe siècle », chez Complexe[3].

Pierre Milza a aussi consacré une partie de ses travaux d'historien à la rédaction de biographies sur des personnages politiques ou autres qui l'avaient marqué. Il est ainsi l'auteur de biographies sur Mussolini, Voltaire, Garibaldi, Pie XII ou encore Napoléon III.

Publications[modifier | modifier le code]

  • L’Italie fasciste devant l’opinion française, 1920-1940, Paris, Armand Colin, « Kiosque », 1967 (réédition Bruxelles, Complexe, 1987).
  • En collaboration avec Serge Berstein, L’Italie fasciste, Paris, Armand Colin, 1970.
  • En collaboration avec Serge Berstein, Histoire de la France au XXe siècle (série en 5 tomes), Bruxelles, Éditions Complexe.
  • En collaboration avec Serge Berstein, L’Italie contemporaine. Des nationalistes aux Européens, Paris, Armand Colin, 1973.
  • En collaboration avec Marianne Benteli, Le Fascisme au XXe siècle, Paris, Richelieu-Bordas, 1973.
  • En collaboration avec Serge Berstein, Le Fascisme italien, 1919-1945, Paris, Le Seuil, 1980.
  • Français et Italiens à la fin du XIXe siècle, Rome, École française de Rome, 2 volumes, 1981.
  • Le Nouveau Désordre mondial, Paris, Flammarion, 1983.
  • Les Fascismes, Paris, Imprimerie Nationale, 1985.
  • Fascisme français, passé et présent, Flammarion, 1987[12]
  • En collaboration avec Marianne Amar, L’Immigration en France au XXe siècle, Paris, Armand Colin, 1990.
  • En collaboration avec Serge Berstein, L’Allemagne 1870-1991, Paris : Masson, 1992 ; coll. « Un siècle d'histoire »
  • Voyage en Ritalie[13], Paris, Plon, 1993.
  • En collaboration avec Marie-Claude Blanc-Chaléard, Le Nogent des Italiens, Paris, Autrement, 1995.
  • Les Relations internationales de 1918 à 1939, Paris, Armand Colin, coll. « Cursus », 1995.
  • En codirection avec Antoine Marès, Le Paris des étrangers depuis 1945, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995.
  • Les Relations internationales :
    • Tome I. De 1945 à 1973, Paris, Hachette, 1996.
    • Tome II. De 1973 à nos jours, Paris, Hachette, 1997.
  • Sources de la France au XXe siècle, Paris, Larousse, 1997.
  • En collaboration avec Serge Berstein, Axes et méthodes de l’histoire politique, Paris, PUF, 1998.
  • En collaboration avec Serge Berstein, L’Allemagne de 1870 à nos jours, Armand Colin, Paris, 1999 (dernière édition).
  • Mussolini, Paris, Fayard, 1999, 985 p. - prix Guizot-Calvados, grand prix d’histoire de la Société des gens de lettres, grand prix du Collège de France, prix Paul-Michel Perret de l’Académie des sciences morales et politiques 2000.
  • Verdi et son temps, Paris, Perrin, 2001, 308 p. - 25e prix Fondation Pierre-Lafue 2001.
  • En collaboration avec Serge Berstein, Histoire de l’Europe contemporaine, Hatier, Paris, 2002.
  • L'Europe en chemise noire, 2002 [détail des éditions].
  • Napoléon III, Paris, Perrin, , 706 p. (ISBN 2-262-01635-6, présentation en ligne), [présentation en ligne]. (prix des Ambassadeurs, prix de la biographie du Point)
    Réédition : Napoléon III, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 159), , 852 p., poche (ISBN 978-2-262-02607-3).
  • Histoire de l’Italie des origines à nos jours, Paris, Fayard, 2005. [détail des éditions] - prix Joseph du Teil de l’Académie des sciences morales et politiques
  • Voltaire, Paris, Perrin, 2007.
  • L'Année terrible :
    • Tome 1, La Guerre franco-prussienne, septembre 1870 - mars 1871, Paris, Perrin, 2009.
    • Tome 2, La Commune, Paris, Perrin, 2010.
  • Les Relations internationales de 1871 à 1914, Paris, Armand Colin, coll. « Cursus », 2009.
  • Les Derniers Jours de Mussolini, Paris, Fayard, 2010, 290 p.
  • En collaboration avec Serge Berstein, Dictionnaire historique des fascismes et du nazisme, Bruxelles, André Versaille, 2010, 782 p.
  • Garibaldi[14], Paris, Fayard, 2012, 628 p.
  • Conversations Hitler-Mussolini[15], Paris, Fayard, 2013, 408 p.
  • Pie XII, Paris, Fayard, 2014, 480 p.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sergio Romano, Pierre Milza (1932-2018) : immense spécialiste de l'Italie, 20 septembre 2018. Consulté le 12 mai 2022.
  2. François Dufay, « Pierre Milza, un Italien à Paris », L'Histoire, mensuel N°170, octobre 1993. Consulté le 12 mai 2022.
  3. a b c d e f g et h Antoine Flandrin, « Mort de l’historien Pierre Milza », Le Monde, 1 mars 2018 (consulté le 28 février 2018).
  4. a b et c « L'historien Pierre Milza est mort », Ouest-France, 28 février 2018 (consulté le 28 février 2018).
  5. Thèse de doctorat ès lettres, notice Sudoc [1].
  6. [PDF] Source : entretien avec Pierre Milza dans le journal de l'Unige.
  7. « Liberté pour l'histoire », Libération, (consulté le ).
  8. « Morto Pierre Milza, storico francese attento all'Italia e biografo del Duce », par Sergio Romano, Corriere della Sera, 28 février 2018.
  9. « Mort de Pierre Milza, grand spécialiste de l'histoire de l'Italie et du fascisme », Le Figaro, 1er mars 2018.
  10. « L'historien Pierre Milza est mort », Le Point, 28 février 2018 (consulté le 28 février 2018).
  11. « Mort de Pierre Milza, l'historien rital qui avait tout compris à l'immigration », par David Caviglioli, L'Obs, 28 février 2018 (consulté le 28 février 2018).
  12. Fascisme français, passé et présent, présentation. Persée.fr.
  13. Ralph Schor, « Compte-rendu », sur persee.fr (consulté le ), p. 266-268.
  14. « Garibaldi, de Pierre Milza », par Jacques de Saint Victor, Le Figaro, 6 septembre 2012.
  15. « Hitler et Mussolini : leurs Conversations vues par Milza », par Frédéric de Monicault, Le Figaro, 13 février 2013.
  16. Décret du 12 juillet 2013.
  17. Notice du Who's Who.
  18. « Les lauréats du Prix Italiques », sur italiques.org (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]