Pierre Nothomb

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Pierre Nothomb
Fonction
Sénateur belge
Titre de noblesse
Baron
Biographie
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Décès
Nationalité
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Famille
Enfants
Parentèle
Jean-Baptiste Nothomb (grand-oncle)
Patrick Nothomb (petit-fils en lignée masculine)
Amélie Nothomb (arrière-petite-fille)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Blason

Pierre Nothomb, né le à Tournai (Belgique)[1], et décédé le à Habay-la-Neuve (Belgique), est un écrivain et homme politique belge.

La famille Nothomb tient son nom, depuis l'époque où les noms de famille devinrent courants, d'un village de la région d'Arlon où elle avait ses racines : Nothomb.

Contexte familial[modifier | modifier le code]

Pierre Frédéric André Marie Joseph Nothomb était le fils de Paul Nothomb (1855-1916), conseiller à la Cour d'Appel de Bruxelles et d'Eugénie de le Court.

Il descend d'une famille de serviteurs de l'État. Jean-Baptiste Nothomb[2], le benjamin du Congrès national, fut premier ministre, et partisan farouche de l'unionisme. Alphonse Nothomb fut ministre de la Justice. Ils étaient frère et demi-frère de Jean-Pierre Nothomb (1807-1880), le grand-père de Pierre Nothomb.

Devenu docteur en droit et avocat, Pierre Nothomb délaissa bientôt un cabinet d'avocat d'affaires pour se consacrer pleinement à la littérature et la politique.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Pierre Nothomb est le fils de Paul Nothomb (1855-1916) et Eugénie de le Court (1857-1941).

Pierre Nothomb se maria trois fois et eut treize enfants :

Il est aussi le grand-père de Patrick Nothomb et de François Roelants du Vivier, et l'arrière-grand-père d'Amélie Nothomb.

Pierre Nothomb obtint concession de noblesse héréditaire en 1933 et le titre personnel de baron en 1937.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Nothomb a vingt ans à peine quand il signe ses premiers écrits (notamment la Morte, un acte en vers, datant de 1907). Il se consacre bientôt à la revue Durendal qui fut aussi maison d'édition.

Durant la Première Guerre mondiale, il est attaché au gouvernement belge à Sainte-Adresse et rédige de la propagande : Les Barbares en Belgique (prix Marcelin Guérin de l’Académie française en 1917), La Belgique martyre, Le Roi Albert[2].

À l'issue de la guerre, il fonde le mouvement La grande Région qui prône la création d'un État (?) regroupant le Grand-Duché de Luxembourg, une partie de l'Allemagne (Eifel), des Ardennes françaises et du Limbourg hollandais (ce qui amènera l'état-major hollandais à préparer une attaque militaire contre la Belgique). Albert Ier fustige cette politique.

Bruxelles et l'Ardenne[modifier | modifier le code]

Il se partage entre Bruxelles et l'Ardenne, fonde l'Académie belgo-luxembourgeoise (1948), relance la cérémonie de la Bénédiction de la forêt à l'automne, à la forêt d'Anlier. Père de 13 enfants, Pierre Nothomb, actif sur le plan littéraire et politique, acquiert le Pont d'Oye, à Habay-la-Neuve, un ancien domaine de maître de forges où il reçoit de nombreux écrivains. Très attaché au domaine il en étudie l'histoire et les légendes. En 1935 il en tire un roman : La Dame du Pont d’Oye[4]. Il y est inhumé au bord du lac.

Écrivain passionné[modifier | modifier le code]

Il est l'auteur d'un grand nombre de poèmes, essais, romans biographies : Marisabelle, (1920). L'Arc-en-ciel (1909), Porte du ciel, Clairière (1941), L'Été d'octobre (1963), Pater alterné (1950) , Élégie du solstice (1959),Terrasse (1957)

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • L'arc-en-ciel, poème, Bruxelles : Editions de Durendal, 1909, 191 p.
  • Notre Dame du Matin, Paris : Bibliothèque de l'Occident, 1912, in-8°, 151 p.
  • L'Ame du Purgatoire, Bruxelles : Editions du Masque, 1913, in-4°, 54 p.
  • Histoire belge du Grand Duché de Luxembourg, Bruxelles : G. Mertens, 1913, in-8°, 331 p.
  • La Belgique martyre, Paris : Perrin, 1915, in-16,72 p.
  • Le roi Albert, Paris : Bloud et Gay, 1915, 32 p.
  • Les barbares en Belgique, Paris : Perrin, 1915, XXVI-263 p.
  • Petite histoire de Belgique, Bruxelles : Van Oest, 1916
  • La Barrière belge, essais d'histoire territoriale et diplomatique, Paris : Perrin et Cie, 1916, in-16, 287 p.
  • L'Yser, les villes saintes, la victoire, la bataille d'été, Paris : Perrin, 1916,in-16, 248 p.
  • La Bataille de l'Yser, 16-30 octobre 1914, Paris : Schwarz, 1917, in-fol., 15 p.
  • Villes de Flandre, Bruxelles : Van Oest, 1917, in-16, 60 p.
  • La Belgique en France. Les Réfugiers et les héros, Paris : Berger-Levrault, 1917, in-16, XVI-137 p.
  • Fauquebois, Paris : Plon-Nourrit, 1918, in-16, 300 p.
  • Etapes du nationalisme belge, Bruxelles : Van Oest, 1918, in-16, 232 p.
  • Porte du ciel, Bruxelles : R. Sand, 1920, 284 p.
  • Marisabelle, poèmes, Bruxelles : Van Oest, 1920,in-8°, 54 p.
  • La Rédemption de mars, Paris : Plon-Nourrit, 1922, 224 p.
  • La Méditation sur Ormont, Bruxelles : A. Dewitt, 1923, in-40, 35 p.
  • Risquons tout, Bruxelles : La Renaissance du livre, 1926, in-12, 220 p.
  • Le Lion ailé, Paris : Plon-Nourrit et Cie, 1926, in-16,255 p.
  • Vie d'Adam, Paris : Société des Editions Fast, 1928, in-4°, 93 p.
  • Le sens du pays . Cités et sites de Belgique, Paris :Librairie Nationale d'Art et d'Histoire, 1930, in-8°, 116 p.
  • Le roman de 1830, Bruxelles : La Renaissance, 1930, in-12, 254 p.
  • Le pont de Waelhem, Louvain : Rex, 1930, in-8°, 86 p.
  • La Révolution de 1831, Louvain : Rex, 1931, in-12, 199 p.
  • Le blason champêtre, Louvain : Editions Rex,1933, 222 p.
  • Ecrit au bois du Noordhoek, Louvain : Rex, 1933, in-12, 68 p.
  • Les dragons de Latour, Bruxelles : Sobellei, 1934, in-12, 203 p.
  • La Dame du Pont-d'Oye, Arlon : Editions du Sorbier, 1935, in-12, 243 p.[5]
  • Délivrance du Poète, Bruxelles : Cahiers du journal des Poètes, 1936, 71 p.
  • Clairière, Bruxelles : Edition universelle, 1941, in-16, 63 p.
  • Curieux personnages, Bruxelles : Goemare, 1942, in-8, 224 p.
  • Le Prince d'Olzheim,

Comprend 5 volumes. Les deux premiers sont signés Henri Créance pseudonyme de Pierre Nothom, à partir du volume 3, l'auteur reprend son nom réel. Le volume 1 a le même titre que le cycle.

1 - Le Prince d'Holzheim, Bruxelles : Le Rond-Point , 1945, in-16

2 - Les Elie-Beaucourt, Bruxelles : Le Rond-Point, 1945, in-16, 296 p.

3 - Visite au Prince d'Olzheim, Bruxelles : Le Rond-Point , 1949, 64 p.

4 - Le Prince d'Europe, Bruxelles : Le Rond-Point , 1959, in-16, 269 p.

5 - Le Prince du dernier jour, Paris : A. Michel, 1960, in-16, 261 p.

  • La ligne de faîte, Bruxelles : Editions Universitaires, 1944
  • Le Pater alterné, poème, Paris : Desclée de Brouwer, 1950, in-8°, 51 p.
  • Michelange, suivi de Surlimbes, Bruxelles : Edition des Artistes, 1953, 104 p.
  • Jacob et l'ange, Bruxelles :Audace, 1955
  • Recours en grâce, Paris : Dutilleul,1955, 20 p.
  • Forêts suivi de Terrasse, poèmes, Bruxelles : Editions des Artistes, 1957, in-8°, 101 p.
  • Pèlerinages européens, Bruxelles : Editions universitaires,1957, in-16, 147 p.
  • Ans de grâce, Paris : Editions universitaires, 1958, in-16, 291 p.
  • Elégies du solstice, précédé des Elégies Melgave, Bruxelles : Brepois, 1959, in-16, 70 p.
  • Les Miracles, Bruxelles : 1962, in-16, 124 p.
  • Izac, pièce en 3 actes, Bruxelles : Le Rond-Point, 1962, in-8°, 63 p.
  • Le Roi David, Bruxelles : Editions des Artistes, 1962, in-16, 157 p.
  • L'Herbe haute, Bruxelles : Editions du Verseau, 1963, in-16, 119 p.
  • L'Eté d'octobre, Bruxelles : André de Rache, 1964, 135 p.
  • Morménil, Paris : Plon, 1964, in-16, 192 p.
  • Les Approches, poèmes, Bruxelles : André de Rache, 1965, in-4°, 136 p.
  • L'Impromptu du Pont d'Oye, Vieux-Virton : Editions de la Dryadre, 1965, in-8°, 96 p.
  • Curieux personnages, Bruxelles : Brepois, 1966, in-8°, 227 p.

Politique[modifier | modifier le code]

Pierre Nothomb apparait comme la figure de proue des mouvements nationalistes nés au lendemain de la Première Guerre mondiale. En 1919, Il fonde le Comité de Politique nationale (C.P.N.)[2] : il regroupait des généraux, des hommes d'affaires, des juristes, des hommes de lettres, des politiciens (et même quelques socialistes). Mais l'engouement pour ce premier mouvement s'estompe rapidement après l'échec des plans d'annexion du Limbourg « hollandais » et du grand-duché de Luxembourg. Nothomb se tourne de plus en plus vers les problèmes de politique intérieure avec un discours résolument de droite. Son nationalisme perd alors la majorité de ses premiers adhérents, et il essaye de compenser cette perte d'influence par un discours de plus en plus violent. C'est dans cette optique que l'Action nationale sera créée.

C'est au début de 1924 que Pierre Nothomb et ses amis fondent la fédération d'Action nationale avec pour objectif de fédérer les divers groupuscules nationalistes. Le premier numéro de l'Action nationale, qui succède au Politique comme organe du C.P.N., paraît le et entend influer sur la vie politique intérieure belge. La tendance, elle, est au catholicisme autoritaire, teinté de maurrassisme et de nationalisme corradinien. L'hebdomadaire est caractérisé par une hostilité farouche envers la démocratie parlementaire. L'ennemi par excellence est le marxisme fondé par le « juif boche » Karl Marx. Le mouvement était avant tout antisocialiste et manifestait une grande admiration pour Mussolini. L'idéologie restait plutôt vague, le programme positif prévoyait un gouvernement fort, responsable devant le roi plutôt que devant le parlement et la création d'organes corporatistes à compétences législatives.

L'Action nationale s'appuyait sur une organisation créée en 1925, les « Jeunesses nationales » (1925-1932). Comptant quelque deux à trois milliers de membres, principalement des élèves des collèges catholiques âgés de seize à dix-neuf ans. Ils ne portaient pas d'uniforme mais un insigne. Ils étaient de service lors des meetings, vendaient le journal, paradaient aux cérémonies patriotiques et se querellaient avec les socialistes et les nationalistes flamands. Leur plus célèbre action fut le saccage d'une exposition soviétique en .

Comme leader, P. Nothomb, « Napoléon de la marmaille » comme l'appelaient ses adversaires, n'a jamais bénéficié d'un réel prestige. De plus, cet adversaire du parlementarisme essaiera plusieurs fois d'entrer au parlement (1925 et 1929, sur les listes catholiques), ce qui créera une certaine confusion au sein des membres du mouvement et contribuera à sa disparition.

C'est le que paraît le dernier numéro de l'Action nationale. Les troupes de Nothomb s'effritent alors rapidement. Lorsque Nothomb engage ses derniers fidèles, souvent d'origine libérale, à rejoindre le parti catholique et ses Jeunes Gardes, c'est la débandade[6].

Il sera sénateur pour le Parti catholique de 1936 à 1946 et du Parti Social Chrétien de 1946 à 1965. Il est également conseiller communal à Saint-Josse-ten-Noode (1932-1936) et à Habay-la-Neuve (1938-1958)

Le il fait cette déclaration à la suite d'une réunion du PSC du Luxembourg à Neufchâteau; au cœur de la tourmente de la Question royale: Jamais le Luxembourg ne fera partie d'une Wallonie séparatiste et d'ailleurs elle ne l'est pas.

L'histoire[modifier | modifier le code]

Il aborde l'histoire et la politique dans Étapes du nationalisme belge (1918) Risquons-Tout (1926) Les Dragons de Latour (1934). Il s'inspire des événements de la guerre de 1940, rêve (comme Degrelle mais en se séparant de lui politiquement: Degrelle n'a pu supporter une scène où Nothomb l'invitait à prendre un bain nu), d'un État bourguignon.

La Bible[modifier | modifier le code]

La Bible l'inspire : Vie d'Adam (1929), L'Égrégore (1945), Le Roi David (1960). Il écrit aussi des romans : La Rédemption de Mars (1923) (un athée et un chrétien visitent la planète Mars), Le Lion ailé (1926), Morménil (1955), Fauquebois (1918), Chevalerie rustique (1927). D'autres livres chantent l'Ardenne : Le Sens du pays (1930), La Ligne de faîte (1945). Curieux Personnages (1942).

Hommage[modifier | modifier le code]

Pierre Nothomb est l'une des figures centrales du roman Premier sang (Prix Renaudot 2021) de son arrière-petite-fille Amélie Nothomb.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Par amour pour l'Ardenne Pierre Nothomb travestissait parfois son lieu de naissance en 'Tournay' qui est un hameau d'Ardenne, près de la ville de Neufchateau
  2. a b et c Membre Académie royale langue et littérature de Belgique
  3. Éloge au parlement
  4. Les Éditions Weyrich de Neufchateau en publient une nouvelle édition en 2017; 295pp.,
  5. Pierre Nothomb a t-il été ému et troublé en lisant le livre de Léon Wocquier, au point d'acheter le château du Pont d'Oye? Léon Wocqier (1821 - 1864) : La dernière Marquise du Pont d'Oye, Bruxelles : Labroue et Cie, 1850-51, réédition en 1913.
  6. J. Stengers, La droite en Belgique avant 1940, in Courrier hebdomadaire du C.R.I.S.P., Bruxelles, 1970, p. 19 ; F. Balace, Pierre Nothomb et les autres nationalistes belges, 1924-1930, in Pierre Nothomb et le nationalisme belge de 1914 à 1930, Cahiers de l'Académie Luxembourgeoise, Arlon, 1980, p. 65

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alphonse de Marneffe, Pierre Nothomb, Charleroi, 1936
  • Frédéric Kiesel, Le cycle d'Olzheim, ou Pierre Nothomb chroniqueur et visionnaire, dans Revue Générale Belge, 1964, pp. 19-36.
  • Roger Bodart et Marie-Thérèse Bodart, L'Impromptu du Pont d'Oye : avec Pierre Nothomb, Virton, Editions La Dryade, 1966
  • Paul Van Molle, Le parlement belge, 1894-1972, Anvers, 1972
  • Oscar Coomans de Brachène, État présent de la noblesse belge. Annuaire 1995, Bruxelles, 1995.
  • Lionel Baland, Pierre Nothomb, Paris, Pardès, Coll. Qui suis-je, 2019.
  • Amélie Nothomb, Premier sang, Albin-Michel, 2021, 187pp. (ISBN 9782226465382)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]