Yves Bonnet

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Yves Bonnet
Illustration.
Fonctions
Conseiller régional de Normandie
En fonction depuis le
(2 ans, 9 mois et 22 jours)
Élection 27 juin 2021
Circonscription Seine-Maritime
Président Hervé Morin
Groupe politique Rassemblement National - faire gagner la Normandie
Député français

(4 ans et 19 jours)
Élection 28 mars 1993
Circonscription 5e de la Manche
Législature Xe (Cinquième République)
Groupe politique UDFC
Prédécesseur Olivier Stirn
Successeur Bernard Cazeneuve
Préfet de la Marne et de la région Champagne-Ardenne

(3 ans, 11 mois et 4 jours)
Prédécesseur Maurice Theys
Successeur Jean-Paul Marty
Préfet de la Guadeloupe

(1 an et 7 mois)
Prédécesseur Maurice Saborin
Successeur Bernard Sarazin
Préfet du Finistère

(8 mois et 8 jours)
Prédécesseur Hubert Blanc
Successeur Bernard Grasset
Directeur de la direction de la Surveillance du territoire

(2 ans, 8 mois et 18 jours)
Prédécesseur Marcel Chalet
Successeur Rémy Pautrat
Biographie
Date de naissance (88 ans)
Lieu de naissance Chartres (France)
Nationalité Française
Parti politique UDF puis RN
Diplômé de IEP de Paris
Profession Haut fonctionnaire

Yves Bonnet, né le à Chartres (Eure-et-Loir), est un haut fonctionnaire et homme politique français.

Il est notamment préfet et directeur de la DST de 1982 à 1985. Membre de l’UDF, il exerce le mandat de député de la Manche de 1993 à 1997, avant de rejoindre le Rassemblement national à l'occasion des élections régionales de 2021.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Yves Bonnet naît le à Chartres[1]. Il est le fils d'Henri Bonnet, l'ancien maire de Châteaudun[2]. Yves Bonnet vit son enfance dans cette ville, y effectuant toute sa scolarité[2]. Il suit des études de science politique et est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris à la fin des années 1950[3]. Durant la guerre d'Algérie, il est officier du contingent.

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Il intègre le corps préfectoral en 1958. Sous-préfet de La Trinité de 1968 à 1970, d'Arles de 1974 à 1976, de Cherbourg (1976-1978) et de Dunkerque (1978-1981), il est alors nommé préfet de Mayotte entre janvier et . En , il est nommé par le président François Mitterrand directeur de la direction de la Surveillance du territoire.

À ce titre, il reprend en main l'affaire Farewell initiée par son prédécesseur Marcel Chalet. Il conseille au président d'expulser les officiers de renseignement de l'ambassade de Russie en France, ce qui est validé par Mitterrand[4]. Il est responsable du démantèlement de plusieurs réseaux terroristes. Il initie également des relations avec plusieurs services de sécurité et de renseignement arabes, dont la Sécurité militaire algérienne et double le nombre des liaisons étrangères. Il informatise le fichier central de la DST.

Il est nommé préfet du Finistère le , puis préfet de la région Guadeloupe après les élections législatives de mars 1986.

Il devient préfet de la Marne et de la région Champagne-Ardenne en 1987. Il est l'un des initiateurs de la remise en fonctionnement de l'aéroport de Vatry et le promoteur de partenariats avec plusieurs régions de pays de l'Est (les PECO) notamment celles d'Orel (en URSS), de Toruń (en Pologne), de Piatra Neamț (en Roumanie), de Košice (en Slovaquie) et de Schwerin (Mecklenburg-Vorpommern). Il signe en présence de Jacques Chérèque le premier contrat de plan État-région en .

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Yves Bonnet quitte son poste de préfet de région pour s'implanter politiquement à Cherbourg, où il est conseiller municipal d'opposition sous l'étiquette de l'UDF.

Il est député de la Manche entre 1993 et 1997[5]. À l’Assemblée nationale, il est membre de la commission de la Défense nationale et des Forces armées ainsi que rapporteur du budget de la marine.

En 2021, il rallie le Rassemblement national à l'occasion des élections régionales : il figure en cinquième position en Normandie, sur la liste menée par Nicolas Bay[6].

Prises de position[modifier | modifier le code]

En 1999, Yves Bonnet signe pour s'opposer à la guerre en Serbie la pétition « Les Européens veulent la paix »[7], initiée par le collectif d'extrême droite pro-serbe Non à la guerre[8]. Il est appelé à témoigner en défense de Slobodan Milošević devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie[9].

Il prend position pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, considérant qu'il « est plus mal traité qu'un serial killer alors qu'il a commis des actes politiques[10]. »

Il préside une association de défense du patrimoine et des paysages normands. Il s'oppose à l'installation d'éoliennes, considérant qu'elles « saccagent les littoraux et le bocage normand »[6].

Publications[modifier | modifier le code]

Il est l'auteur de nombreux ouvrages, qui vont du document d'enquête au roman d'espionnage et intervient régulièrement dans la presse au sujet des dossiers iraniens et proche-orientaux et du terrorisme[11].

  • La Liberté surveillée, Thésaurus, 1993
  • La Trahison des ayatollahs, Jean Picollec, 1995
  • Mission ou démission, Jean Picollec, 1996
  • Contre-espionnage, mémoires d'un patron de la DST, Calmann-Lévy, 1998
  • Lettre à une Algérienne, La Boîte à documents, 1998
  • De qui se moquent-ils ?, Flammarion, 2001
  • La Cour des miracles, Flammarion, 2002
  • Les Grandes Oreilles du président[12], avec Pascal Krop, Presses de la Cité, Paris, 2004, 431 p. (ISBN 2-258-06418-X) (BNF 39269148)
  • Impondérables, Calmann-Lévy, 2003, thriller
  • Top Secret, Timée Éditions, 2006
  • Les Veuves blanches, La société des écrivains, 2006, roman
  • Tube, éditions Des idées et des hommes, 2007, thriller
  • Nucléaire iranien, une hypocrisie internationale, Michel Lafon, 2008
  • Liban : les otages du mensonge, Michel Lafon, 2008
  • Vevak, au service des ayatollahs, Timée Éditions, 2009
  • Gaza, au cœur de la tragédie avec Albert Farhat, Timée Éditions, 2009
  • Le Grand Complot, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 544 p., 2012
  • Le Berger de Touggourt. Vérités sur les moines de Tibhirine, [2]
  • La Deuxième Guerre d'Algérie, VA éditions 286 p., 2017

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Mouvement préfectoral », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  2. a b et c Camille Fayet, « L’ex-Dunois Yves Bonnet a enquêté sur l'assassinat des moines de Tibhirine », sur lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  3. M.R. et AFP, « Le CV d'Yves Bonnet, ancien chef du contre-espionnage français et nouvelle recrue de Le Pen », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  4. Guisnel, Jean (1951-....)., Au service secret de la France, Paris, Éditions Points, 531 p. (ISBN 978-2-7578-5509-6 et 2757855093, OCLC 988751503, lire en ligne)
  5. « Régionales 2021 en Normandie : un ancien patron du contre-espionnage français rallie le parti de Marine Le Pen », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  6. a et b « Régionales en Normandie : l'ancien patron de la DST, Yves Bonnet, rallie le RN », sur lefigaro.fr (consulté le )
  7. « Liste des personnalités signataires de l'Appel », sur nonguerre.chez.com.
  8. Renaud Dély, « L'extrême droite ratisse large contre les frappes de l'Otan. Le «Collectif non à la guerre» a tenu une réunion proserbe hier soir », sur liberation.fr, .
  9. Caroline Coq-Chodorge et Jean-Arnault, « Négationniste et fan d’Unabomber : l’inquiétant parcours du « Monsieur Santé » de Marine Le Pen » Accès payant, sur Mediapart, (consulté le )
  10. « Yves Bonnet raconte les dessous de l'affaire Abdallah », sur ladepeche.fr (consulté le ).
  11. Iran : c'est le Guide suprême qui cumule la totalité des pouvoirs., entretien avec Jean-Pierre Thiollet, France-Soir, 11 juin 2009.
  12. À propos de l'affaire des écoutes de l'Élysée.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]