Français : Jean-Étienne Guettard,
planche 3 dans
Mémoire sur les encrinites et les pierres étoilées, dans lequel on traitera aussi des entroques etc, 2e partie,
Histoire de l'Académie royale des sciences, 1755, p. 318-354 + 3 pl.
Planche 3, avec explications p. 351-354 :
PLANCHE III.
Fig. 1. Encrinite ou lis de pierre (lilium lapideum) formé par une tête de palmier marin. Sa base est faite de cinq parties, qui font composées, comme dans le palmier marin, de trois articles : elles sont celles que j'ai appelées dans la description du palmier marin les cinq premiers troncs. Ces cinq parties se divisent en deux branches, qui se sous-divisent en deux autres, de même que dans le palmier marin. Dans le lis de pierre, les articles de ces sous-divisions s'engrainent alternativement les unes avec les autres par leur côté interne, ce qui ne vient que de ce que ces articles ne portant de doigts sur les côtés qu'alternativement, ce qu'on a observé en décrivant le palmier marin, ces articles sont entrés les uns dans les autres lorsque l'animal a rapproché ses pattes en mourant.
Fig. 2. Base du lis de pierre, vue de face pour qu'on distinguât l'étoile d'une des trochites qui sont restées attachées au lis de pierre. Cette étoile est presque détruite ; on y distingue seulement cinq petites lignes disposées en étoile. Cette trochite est dans le cas de celles qu'on trouve séparées dans la terre, & dont les étoiles ont été ainsi rongées. Les trochites du lis de pierre représénté dans cette planche, au lieu d'être angulaires, comme dans le paimier matin, sont circulaires, ce qui ne vient, à ce que je crois, que de ce que les rayons ont été émoussés & détruits dans la terre.
Fig. 3. Morceau de spath à lames verdâtres en point de Hongrie, dans lequel a été renfermé le lis de pierre de la fig. 2, ou un semblable, qui y a laissé en creux l'empreinte des articles supérieurs de ses pattes.
Fig. 4. Entroque étoilée, dont la partie supérieure est composée des cinq premiers articles de la base d'une encrinite, & qui dans sa longueur est formée alternativement de trochites minces & épaisses.
Fig. 5. Pentagone vû en dessus, & un peu incliné pour faire voir les articles qui le composent, & l'étoile du trochite qui est au milieu.
Fig. 6. Le même pentagone vû en dessus ; on y distingue l'étoile du centre, qui est percée d'un grand trou ; les bords sont relevés en forme d'apophyses transversales, au milieu desquelles il y a un petit trou. Ces apophyses servoient d'articulations aux branches de la tête ou grande étoile, qui étoit portée par ce pentagone.
Fig. 7. Entroque étoilée & comprimée c'est-à-dire que deux de ses rayons sont plus courts que les trois autres, ce qui lui donne une figure barlongue. Cette différence d'entroque n'est qu'une de ces variétés qu'on trouve souvent dans la forme de tous les êtres crées, & qui ne dépend que de certaines circonstances qui arrivent dans le développement de leurs parties.
Fig. 8. Entroque étoilée dont les engrainures de la circonférence des trochites sont interrompues par une petite apophyse circulaire, échancrée en dehors, & qui a un trou dans son centre. Ces apophyses s'enclavent, à ce qu'il paroît, dans une cavité que doivent avoir les trochites qui suivent ou précèdent celles qui ont ces apophyses, & qui sont les plus épaisses. Les interruptions que ces apophyses occasionnent, font que que l'engrainure de chaque trochite paroit formée par deux lignes courbes, qui se réunissent par leurs extrémités, & qui embrassent un corps oblong. Ce corps est un des pans des petites trochites qui sont intermédiaires.